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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie

18 juillet 2015

Plus d un an plus tard...

oublié le mdp du blog, l identifiant... je ne pensais pas réecrire un message ici un jour. Mais j ai vu que quelques personnes lisaient des articles de l'année dernière: le coté sombre du tableau: l'anorexie.

SAUF qu'au delà de cette maladie il y a la vie et sois meme. Sans l'anorexie. En général on ne s'aime pas beaucoup c'est vrai... 

Mais étant donné que je vais beaucoup mieux malgré ce que je peux dire aux personnes qui me suivent toujours aujourd'hui et que je remercie énormément, je pense qu'il est intéressant que je m'exprime sur mon état actuel et sur le chemin parcouru depuis. Histoire de prouver une fois de plus, que l'anorexie n'est pas insurmontable: on peut s'en sortir. Biensur il existe des cas très critiques et des personnes malades depuis des dizaines d'années, ce qui rend la guérison très difficile... mais il ne faut jamais dire jamais.

Donc, aujourd'hui, presque 1an et demi après mes derniers messages sur ce blog, je peux dire que "je suis guérie". C'est un bien grand mot, mais je ne survis plus, je vis:

je mange, je ris, je m'énerve, je travaille, je m'amuse, je suis triste, je suis contente. Je suis encore assez perdue parce que je n'ai plus mon armure: l'anorexie. Donc je me sens vulnérable, fragile. Mais lorsque je ris et parle POUR DE VRAI, je m'en rends compte. C'est juste moi. Meme si parfois je suis mal à l'aise, et meme s'il m'arrive très souvent de penser que maigre je me sentirais beaucoup mieux. C'est bien ca qu'on se dit pour s'affamer pendant des mois, non? Qu'on sera mieux. Mais ca empire au fil des semaines.

Maigre ou non, le mal etre et la souffrance sont présents. Sauf que je cachais tout ca derrière une histoire de poids. En m'imaginant que controler mon poids me permettrait de controler ma vie. C est faux, ca la détruit.

Pendant mon hospitalisation, un soir, après avoir passé quelques semaines là bas, je me suis dit "merde, stop, je vais pas rester avec un corps qui n est pas le mien toute ma vie, j'ai le droit de manger moi aussi, de vivre, comme tout le monde". Je n'appelerais pas ca un déclic, je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir ce déclic dont parlent certains. Mais ce qui est sur, c'est que je recommencais à manger depuis un petit moment, meme si je ne grossissais pas à vitesse grand V... et que j'ai accepté d'etre malade et de tout faire pour m'en sortir. A partir de là, ca a été le début d'un long combat quand meme. Avec des moments de joies, et de découragements, de peur aussi. Mais j'ai eu la chance d'etre incroyablement bien entourée et j'ai rencontré des personnes exeptionnelles, qui ont cru en moi et qui m'ont toujours soutenue. 

Petit à petit j'allais mieux, je lachais prise, j'avais moins peur. J ai mangé une olive noire lors d'un repas thérapeutique que j'aurais très certainement laissé sur le bord de l'assiette si je n'avais pas été soutenue et rassurée, dans ce moment important, aussi ridicule que ca puisse paraitre. C'est comme ca qu'on débloque au fur et à mesure les "mécanismes anorexiques" dont on est à ce moment de la maladie encore prisonnière.

J'étais ravie de voir que j'évoluais. J'ai été contente et effrayée à la fois, quand j'ai vu +2kg sur la balance en l'espace d'une semaine. Ca y est, le plus dur été fait ... j'étais sur la bonne voie. J'ai ensuite rapidemment retrouvé un poids normal, je suis sortie de la clinique et j'ai essayé tant bien que mal de réapprendre à vivre. On était en juin, j'avais l'été devant moi avant la rentrée, pour reprendre mes études.

C'est loin d'etre facile, les autres nous croient guérie, moi je me sentais démunie, pommée. Donc durant 1an j'ai connu des périodes où j'allais plutot bien, et d'autres où tout était noir. Parfois je me dis encore que ma vie n'a pas de sens. Il me reste tout à construire, c'est peut etre bien finalement? 

 

Je n'ai plus rien à voir avec la fille qui écrivait il y a 1an et demi. J'ai osé relire certains passages que j'ai écrit. Je me reconnais à peine. Dans le sens où quand je me lis, je me rends compte d'à quel point j'étais envahie par l'anorexie. 

Aujourd'hui, déjà, je mange :), je discute et je pense à plein d'autres choses qu'à la nourriture. C'est tellement bien, on se sent plus légère (pourtant +15kg min sur la balance ;)). J ai retrouvé mon humour, parfois je me sens stupide et je ris de moi meme. Je suis assez soucieuse, inquiète, chiante car pas encore bien avec moi meme. C est pas facile de se retrouver. Et parfois je ne me rends pas compte du chemin parcouru. En revenant sur ce blog, j ai presque envie de crier victoire, serieusement. Ca me donne encore plus envie de continuer d'avancer.  Apprendre à m'aimer comme je suis. Faire des choses qui correspondent à ma vraie nature, à celle que je veux devenir. Il faut du temps. Mais je progresse....

j'ai validé mon année d'étude, ce qui est une très bonne chose, j'ai rencontré des nouvelles personnes durant cette année. Et je me réjouis du fait qu'elles me connaissent moi, pas la fille anorexique, ca, ce n'etait pas moi. Et au cours de l année, des moments difficiles il y en a eu, mais ca ne m a pas empéchée de reussir, ni de continuer à vivre. Je ne suis pas retombée dans l'anorexie meme si cette c**** refait surface dès que je commence à faiblir et que les choses me paraissent trop difficiles à affronter. Mais je crois que je l'ai bien abattue quand meme. Ce ne sera plus jamais comme avant.

 

je vis enfin et meme si c est 70% noir et 30%rose de mon point de vue, les 30% me permettent d avancer, de retrouver ma route lorsque je suis perdue. Et bientot les 30% deviendront 40,50,60,70,80,90%. Ok, je m arrete là, il faut laisser un peu de place pour les 10% de noir quand meme. Sinon, quand c est trop rose on s en rend meme plus compte. Parce que moi, les 30% je les apprécie +++ et c est ce qui me fait le plus plaisir. Parfois, je me sens juste BIEN.

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25 mars 2014

j'ai l'impression que je vais mourir

Je fais tout pour me changer les idées et pour essayer de relativiser la situation. Mais rien y fait, j'ai l'impression que je peux mourir à tout moment et je suis morte de peur. J'ai bientôt 19 ans mais c'est horrible pour moi de rester seule. Ma soeur est partie travailler à la bibliothèque en fin de matinée, et depuis, je me sens très très mal. J'essaie de gérer ces angoisses mais elles reviennent toujours. 

Toute la journée je suis très triste et très anxieuse. Mais la présence de mon père ou de ma soeur à la maison me rassure un petit peu, et c'est donc gérable. 

Là, quand ma soeur est partie: "1 er crise d'angoisse" (je ne sais pas comment appeler ça) => crise de larmes, impression que je vais mourir/ présence d'un danger ..., immense tristesse/regrets, je me demande "pourquoi ça m'arrive"?, je ne peux rien faire pour me calmer, je suis comme "paralysée". Paralysée par la peur et par le danger (en réalité inexistant).

J'ai très peur et la situation me paraît sans issue. J'ai l'impression que ça ne passera jamais Alors j'ai des idées noires. Même si je ne ferais jamais rien, ne serait-ce que pour ma famille. 

Bref, c'est assez horrible comme situation ... 

Pour me calmer je suis allée prendre une douche, j'ai pensé téléphoner à ma psy ou à mon père, mais je pleurais tellement qu'on ne m'aurait même pas comprise au téléphone. Je n'aurais fait que les inquiéter. 

Ensuite, ma soeur m'a envoyé un texto, puis j'ai eu un peu plus tard mon père au téléphone, chose qui m'a un peu apaisé. Alors, j'ai essayé de reprendre la matinée "là où elle s'était arrêtée". En essayant de ne plus avoir peur et d'éviter les angoisses. Pas facile... J'ai quand même réussi à manger ce midi puis je suis retournée dans ma chambre, dans mon lit. 

Une première: j'ai réussi à m'endormir cet après-midi, malgré le stress et les pensées négatives. 

Je me suis réveillée vers 17h (donc il n'y a pas très longtemps!) 

Mais au réveil, même sorte de crise que celle racontée plus haut... encore une horreur. 

L'après midi est bientôt finie. J'ai hâte que quelqu'un rentre. J'ose à peine me lever (de peur d'encore ressentir ces angoisses). 

J'ai du mal à croire que je suis dans une telle situation. C'est vraiment très dur à gérer... 

J'espère de tout coeur, que ça passera, et que tout rentrera dans l'ordre. 

24 mars 2014

Week-end terminé

Le week-end n'a pas été évident, mais ça ne s'est pas trop mal passé quand même. 

Ce qui m'inquiète c'est que je suis en permanence angoissée et fatiguée. Je ne peux pas travailler et je n'ai même plus envie de sortir...

Comme je me sens très fatiguée, j'essaie de me recoucher un peu après le petit-déjeuner, mais je ne fais que stresser et angoisser encore plus. Du coup je me sens encore plus crevée... Quand je suis comme ça, à n'avoir la force de rien faire, ça me fait vraiment déprimée. Donc c'est pas facile de passer une bonne journée :/ 

Souvent le matin j'ai malgré tout un peu d'appétit, donc (en général) c'est pas trop dur de manger. Par contre, pour les autres repas c'est bien plus dur :( 

Le midi rien ne me dit vraiment et les angoisses s'accentuent. Je suis toute chamboulée de devoir manger (même si personne m'y oblige, je sais que je dois). En plus, ce n'est pas une question de faim, parce que souvent je la ressens, donc, c'est bien que mon corps a besoin de manger. Mais je n'ai pas envie. La petite voix ne veut pas que je mange. Comme elle sait que je ne l'écoute plus (la majorité du temps), elle joue avec mes émotions et avec mon corps. J'ai la nausée, je me sens barbouillée, ma boule dans la gorge me pèse et les angoisses sont très fortes. Ce dernier point est le pire. Parce que j'ai vraiment peur. Je m'en fiche d'avoir envie de vomir, mais avoir l'impression que l'on va mourir (ou que quelque chose de grave va nous arriver), est assez horrible... Face à mon assiette, j'ai envie de pleurer. Pleurer, parce que j'ai peur et que je suis fatiguée d'avoir à vivre ça. Je ne pleure pas par peur de prendre du poids (même si ça ne m'enchante pas!), mais vraiment parce que j'ai le sentiment que si je mange, il va m'arriver quelque chose de mal, et que ça me met en danger. Manger est une souffrance. Ca apporte ce qu'il faut à mon corps mais ça m'affaiblit de plus en plus psychologiquement. La maladie veut me détruire. Si elle n'y arrive pas physiquement, elle se rabat sur mon état mental. 

Ces derniers jours, au goûter non plus je n'ai envie de rien. En fait, je suis bien trop fatiguée pour avoir envie de manger je crois... Hier j'ai bu un complément pour remplacer (ils restaient au frigo ces derniers temps, puisque j'arrive à augmenter mes apports malgré tout!)

Puis le soir n'en parlons pas... pas envie de grand chose non plus, pas vraiment faim, et surtout la maladie me dit de ne surtout pas manger ça, ni ça, etc... 

D'ailleurs il y a pleins d'aliments que je n'aime plus (ou que je pense ne plus aimer). Ca me dégoûte. La viande rouge me dégoûte. Les choses trop grasses aussi. Les choses trop sucrées, toutes sortes de biscuits ... berk.

Ca m'énerve d'être devenue comme ça. Chiante, fatiguée, triste, angoissée. 

Le lundi, c'est le jour où je me pèse. Je me suis pesée jeudi dernier (1er fois que je ne respecte pas le 1fois/semaine). Depuis - 600g, mais +200g sur la semaine. Mon nutri a raison, ça ne sert à rien de se peser plus d'une fois par semaine, de toute façon les résultats sont faussés, puisque je n'ai pas vraiment changé mon alimentation depuis ces 3jours...(ou alors je me mens à moi même?)

En ce moment, je me rends compte que parfois j'ai si peur de la maladie, qu'elle finit par gagner. Je lui cède parce que j'ai trop peur des angoisses qu'elle me crée. 

Lorsque que je ne lui résiste pas, je me sens (malheureusement) apaisée. C'est triste à dire...Et, heureusement, la plupart du temps je me bats quand même. Même si elle m'épuise de plus en plus.

Je sais qu'un de mes objectifs de guérison est de prendre du poids, mais ce que je souhaite en premier lieu, est de réussir à me sentir mieux et à ne plus avoir si peur. 

Pour être honnête, je suis rassurée que mon poids soit redescendu, et que, finalement, je n'ai pris que 200g cette semaine. Je sais que c'est nul comme raisonnement, mais au moins je ne me cache pas la vérité. Autant voir les choses en face. 

Je veux guérir, c'est sur, et je vais y arriver, mais il y a du boulot. C'est plus fort que moi, si mon poids augmente, je suis triste, énervée et mal. Si il descend, j'éprouve une certaine satisfaction, je me sens rassurée et mieux. 

Et ça, malgré la souffrance que j'éprouve aujourd'hui à cause de cette maladie de merde. 

Mais comme je l'ai dit, même si prendre du poids est difficile, je préfère avoir à vivre ça, que de rester dans cette maladie, sujette à ces angoisses incessantes. 

C'est un cercle vicieux, et la maladie essaie de nous faire croire que la seule issue possible est de l'écouter. Alors on se sentira mieux. Elle essaie de nous duper, et de nous faire croire qu'on peut être heureuse comme ça. Parce que c'est vrai, parfois on se sent bien grâce à elle, quand on ne lutte pas.

Mais, soyons réaliste, ce n'est pas une vie. Et, il y a une autre manière de se sentir mieux et d'être heureux. 

Il faut éradiquer cette maladie qui nous empoisonne. 

Pour cela il faut faire preuve de beaucoup de courage, et je me rends bien compte de la difficulté de la chose. Mais, je sais aussi, qu'après, quand je serais guérie et que tout rentrera dans l'ordre, je pourrai être de nouveau heureuse. Je pourrai me sentir bien et je n'aurai plus peur.

22 mars 2014

Encore besoin d'écrire

A un moment il me semblait vraiment que j'étais sur la bonne voix (même si certains moments étaient très durs). Je retrouvais goût aux aliments et je n'appréhendais plus trop les repas. Il y a plusieurs semaines de cela, lorsque mon nutri m'a proposé une hospitalisation dans une clinique spécialisée, j'étais un peu surprise. J'étais mal psychologiquement mais c'était supportable... Je ne croyais pas que ça pouvait empirait.. j'espèrais qu'en continuant mes efforts et en faisant preuve de bonne volonté et de courage, ça irait de mieux en mieux.   Mais non! 

Aujourd'hui, je ressens le stress et l'angoisse X10. Et surtout je me sens épuisée!! Ce midi, j'ai encore pleuré avant le repas... mais ça a quand même été. J'ai pleuré simplement parce que je suis fatiguée de tout ça. Et je préfère que ce soit pour cette raison, plutôt qu'à cause de sentiments comme hier: Ce midi, je n'étais pas en colère contre mon papa, qui a essayé de me consoler. Et je n'avais pas cette violence en moins que je ne supporte plus.

Bref, tout ça pour dire que mon nutritionniste avait raison, quand il a dit à mon père et à moi, que certes, je faisais beaucoup d'efforts pour guérir, mais que je risquerai fortement de craquer. 

C'est vrai. Même si j'aime énormément mon père et ma soeur, je supporte de moins en moins le milieu familiale. Et c'est de plus en plus difficile de manger devant eux, et de manger tout cours.

Ce matin encore, j'ai remarqué qu'en présence de mon père, la maladie se montre plus forte. Déjà, en me levant, je n'avais pas envie de déjeuner. Mais, machinalement, je préparais quand même mon thé et je mettais ce qu'il fallait sur la table. Pendant ce temps mon père est entré dans la cuisine. Il voulait me faire un câlin, mais je l'ai repoussé (le pauvre!). J'étais mal et de mauvaise humeur, je ne voulais pas qu'on me touche. Et j'essayais (intérieurement) de faire taire cette petite voix qui ne me laisse jamais tranquille. Mon père m'a demandé si je voulais du pain, j'ai dit non. Ou plutôt c'est la maladie qui m'a forcé à dire non. Peut être aussi, pour contrarier mon père. S'il n'avait pas été là, j'en aurais peut être manger. Mais là, non. Il me demande si j'ai bien dormi et si je vais bien. Mais il connaît déjà la réponse. Qui demeure, inlassablement: Non. Toujours non. 

Je m'apperçois de la déception et de la tristesse dans son regard. Mais j'y suis (ou plutôt je m'y montre) indifférente. Je reste en face de lui, à avaler mes céréales avec dégoût, comme si c'était une véritable torture. La maladie affecte mon comportement: Je suis distante et froide. Même si je l'aime, je ne fais pas le moindre effort pour le lui montrer. Alors qu'au fond, je suis toujours sa petite fille chérie. Je ne sais pas pourquoi je réagi ainsi avec ma famille, et particulièrement avec lui. Parfois, j'ai l'impression que je le fais exprès. Mais ce n'est pas vraiment moi, c'est cette maladie de merde qui me rend méchante.

Je ne voulais même plus manger mon petit ramequin de céréales. J'avais envie d'envoyer valser la nourriture et les tasses sur la table. La maladie s'était réveillée en même temps que moi ce matin. A un moment mon père me dit "tu sais je lui ai foutu une raclée à ton démon pendant la nuit", puis -en voyant mon regard réprobateur- il poursuit " si, si je t'assure" 

Mon papa voulait m'aider, mais ça me braque encore plus. Quelque part, ça m'énerve qu'il fasse comme s'il savait ce que je ressens, alors qu'il n'en est rien. Mais surtout, quand il dit des choses comme ça, la petite voix devient encore plus forte. Parce que, déjà qu'elle est très contrariée par le fait que j'essaie, de toutes mes forces, de la faire taire_ alors si en + mon père s'y met, ça ne va plus du tout. Elle se sent trop menacée, et elle a peur de perdre la partie. Alors, elle me fait souffrir encore plus. 

Enfin bref, c'est vraiment difficile. Je m'en veux d'être malade et d'agir de cette façon. Je sais très bien que mon papa essaie de faire de son mieux, et que la situation le peine énormément. Il m'achète ce que je lui demande (je suis vraiment chiante!), il essaie de faire son possible pour m'aider (même si des fois il s'y prend mal), il est adorable. Et moi, en contre partie, lorsque je suis mal, je lui dis que je le déteste et qu'il ne comprend rien. Je rejette ma colère et ma souffrance sur lui. Je m'en veux tellement... En plus, sur le moment, je ne pense même pas à tout ce qu'il fait pour moi. Je suis bien trop mal pour ça. Mais, j'avoue, qu'après, je culpabilise et je regrette beaucoup. A sa place, je serais tellement triste, j'en aurais les larmes aux yeux. Le pauvre, il doit être si mal lui aussi... je l'aime mon papa. Je vais guérir et bientôt tout rentrera dans l'ordre.

Je suis un peu inquiète, parce que je sais bien que la seule solution pour que je me sente un peu mieux, serait d'écouter la petite voix.  Mais la plupart du temps je m'y refuse et je me bats. Je m'efforce de penser que je n'ai pas besoin d'elle pour vivre. Et pourtant, elle qui me terrorise quand je lui désobéis, me fait_aussi_ me sentir en sécurité et protégée, lorsque je lui obéis. 

Je ne sais pas pourquoi j'ai tant besoin d'écrire. On dirait que je veux laisser une trace de tout ça. Comme si j'avais peur d'oublier. Je pense aussi que j'ai besoin qu'on m'entende. Alors, je me sens obligée de dénoncer ce que peut nous faire ressentir cette maladie. Je n'ai pas encore vraiment compris pourquoi j'y ai trouvé refuge, mais j'ai hâte de le savoir. 

Peut être devrais-je arrêter de vouloir toujours tout écrire, ça ne me fait qu'y penser un peu plus. J'avais dit que je voulais essayer de me détacher de tout ça, mais il faut croire que je n'en suis pas encore en mesure.

Je me sens vraiment nulle d'être comme ça ... J'ai du mal à croire que j'en suis arrivée là. Je me trouve pathétique, surtout dans les moments où j'arrive à me sentir mieux. Je me dis que je suis ridicule et que je n'ai pas de raison "concrète" d'aller mal. Je pense que si je n'étais pas malade, mais que ma soeur l'était (par exemple), je réagirai exactement comme mon père. Si ce n'est que plus mal. 

Et pourtant... 

Mais bon, je pense qu'une fois guérie, cette expérience me rendra plus forte. Puis, ce que je vis aujourd'hui, m'oblige à réfléchir sur le pourquoi. Pourquoi je suis malade?

 

21 mars 2014

Ces derniers jours

Je voulais essayer de penser à autre chose et de me changer les idées. Mais je ressens le besoin d'écrire ici ce qui me pourrit la vie. Peut être veux-je me rassurer? J'ai l'impression qu'en écrivant et en expliquant les peurs que je peux ressentir, je serais moins seule. Ou, qu'en tout cas, ça aura été dit. Je pense qu'il y a de ça aussi. Je trouve tellement injuste de me retrouver dans une telle situation, que j'ai en quelque sorte besoin de dénoncer jusqu'où cette maladie peut nous mener. Ce qu'elle est capable de nous faire croire, et à quel point elle peut nous détruire. Vraiment, je me sens brisée en mille morceaux. La maladie a crée une cassure en moi que je ne parviens pas à combler. 

Elle m'a tout pris: ma joie, mon corps, ma famille, mes amis, mes intérêts, mes loisirs, mes espoirs, et sûrement plein d'autres choses. Il me semble que je suis inconsolable et insatisfaite de tout. Rien ne me fait vraiment plaisir, rien ne m'apporte. Dans ma tête je suis en mode "survie" et je prie pour ne pas que les angoisses reviennent une fois de plus. 

Cet après midi j'ai du annuler un cours de maths que je devais donner à une élève de 5ème... Ce midi j'ai mangé avec mon père et ma soeur, et très vite les angoisses se sont installées. J'ai mangé, mais j'ai ressenti "le danger" que cela représentait. Et effectivement, je me suis -plus tard dans l'après midi- sentie très mal. 

En fait, au moment des repas (ou à chaque fois que je suis confrontée à de la nourriture), je ne suis plus tout à fait moi même. Je pense que j'ai tellement peur, je ne veux tellement pas avoir à affronter mon assiette, à affronter les autres, et surtout à affronter mes démons intérieurs, que mon esprit et mon corps se protègent. Je me mets "en veille", j'ai un peu l'impression de planer dans cet univers triste et sombre, qu'est l'anorexie. J'y plane sans vraiment en faire partie, parce qu'il implique trop de souffrances. Les discussions de ma famille, leur blague et leur rire me paraissent si loin. Je suis assise à côté de ma soeur et en face de mon père, mais je me sens à des km d'eux. Voilà pourquoi je me sens si seule.

Après ce repas de midi, j'étais très fatiguée. Je me suis allongée sur le lit de ma soeur (elle m'a dit que si je voulais je pouvais venir dans sa chambre pendant qu'elle révisait). J'avais sommeil mais impossible de me détendre et de dormir un peu. Lorsque je ferme les yeux je suis très stressée. Je pense, je ne saurais pas vraiment à dire quoi. Mais en tout cas je suis angoissée, inquiète et j'ai peur .Sûrement peur de ne jamais m'en sortir, et de rester dans cet état. Rien ne me fait plus peur. Je ne dormais pas mais quand j'ouvrais les yeux, je me sentais encore plus fatiguée qu'en début d'après midi. J'ai fini par me lever, parce que j'en ai eu marre de ressentir ce stress permanent, jusqu'à en avoir mal à la tête. Je pense que j'aurais été capable de le donner ce cours, mais je n'étais vraiment pas en grande forme... 

Mon père est monté nous voir ma soeur et moi. Il savait que j'étais entrain d'écrire sur ce blog (qu'il se refuse de lire). Il parlait avec ma soeur et il a fait une blague, tous deux ont rit. Alors ça m'a fait penser à ce que je disais juste un peu plus haut, je me retrouvais exactement dans la même situation (deux paragraphes plus haut). J'ai lu à mon père (après lui avoir demandé s'il était ok) le passage de "je me mets "en veille"... à des km d'eux". 

Il m'a laissé sous-entendre que tout ça prenait de trop grandes proportions, que quelque part "je me faisais des films" et que je n'avais cas arrêter de penser comme ça. Évidemment ça m'énerve t'entendre ça. Au cours de la discution il me sort "mais ça te plaît de ressentir ça?" "t'as pas l'impression que tu te complais un peu dans cette état" ... enfin bref, on s'est à moitié engueulé, je me suis mise à pleurer et j'étais de nouveau très mal. J'ai voulu partir de la chambre de ma soeur, j'étais entrain de rassembler mes affaires, mais elle m'a demandé de rester (trop chou! j'ai de la chance, elle est de très bonne humeur aujourd'hui). Elle a pris un peu de son temps pour me consoler et elle m'a demandé, pourquoi là tout de suite j'étais mal. 

Sur le moment j'étais mal parce que je sais que je suis complètement à côté de la plaque, mal, parce que je suis inquiète et que j'ai très peur. Mal, parce que les paroles de mon père m'ont énervé et surtout ont fait ressurgir en moi la maladie. Elle a -une fois de plus- profité de ce moment de faiblesse pour me montrer que sans elle je suis foutue. Parce que la souffrance que je ressens est tellement forte que j'ai envie d'en finir. Alors la petite voix me dit "Tu vois, c'est moi qui avait raison, de toute façon tu es condamnée à vivre comme ça. Tu n'aurais jamais du manger ce repas à midi. D'abord tu vas t'engraisser, mais surtout, si tu manges tu vas vivre. Et ce n'est pas ce que tu veux de vivre? Pas vrai? Ecoute moi, arrête de manger et tu mouriras doucement, au moins tu ne souffriras plus."

Elle se nourrit de mes peurs et des moments où je suis très mal pour prendre de l'ampleur et m'enfoncer un peu plus. Elle cherche à me prouver que sans elle je suis foutue. Comme si la seule issue possible se trouvait dans la maladie. Mais la maladie = la mort (à un moment donné). Pourtant, la mort, ce n'est pas ce que je veux. En tout cas, pas quand je me sens assez bien. Donc, j'ai bien compris que cette maladie de m***e, aussi forte soit elle, n'est pas la bonne solution. D'autres issues sont possibles. 

J'ai vu ma psy hier, nous avons discuté et elle a bien compris que je n'étais vraiment pas bien. Grâce à elle je vais pouvoir me faire hospitaliser dans une clinique près de chez moi d'ici peu de temps. Attendre plus d'1 mois pour être admise dans la clinique spécialisée était trop long. Je ne peux plus et c'est maintenant que j'ai besoin d'aide. La voilà l'issue, la vraie. 

Je ne vais pas dire que je suis contente d'y aller, mais presque. En tout cas je suis vraiment soulagée, je pense que c'est ce qui va me permettre de m'en sortir. De toute façon, je suis sûre que je vais m'en sortir, je ne resterai pas comme ça. Peu importe le chemin que j'emprunterai pour y parvenir, je guérirai et je vais retrouver ma vie. 

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21 mars 2014

J'ai si peur

Plus le temps passe et plus je trouve ce combat épuisant. Jamais je n'aurais imaginé ça. Je ne me comprends plus et mon corps ne me suit plus. Je suis vraiment très fatiguée, et je me sens si vulnérable... si faible.

Dans les moments d'angoisses, je sens comme une menace planer au dessus de moi, et j'ai l'impression que rien ni personne ne peut m'en protéger. Alors j'ai peur... je suis vraiment morte de peur. J'essaie de faire abstraction de ces sentiments, j'essaie de respirer et de chasser ces mauvaises pensées, mais elles sont vraiment trop fortes. Souvent je me sens submergée et  complètement anéantie.  Ces "forces extérieures" me veulent du mal, elle veulent m'écraser. Et bien souvent, je me sens accablée par la maladie, sans rien pouvoir faire. Je suis contrainte de subir ces moments horribles que je crains plus que tout.

Quand je sens les angoisses venir et "ces démons" qui commencent à me tourner autour, j'essaie vraiment de me raisonner et de rester calme. Mais bien  souvent, ils sont plus forts que moi. 

Le problème c'est que plus je veux m'en sortir, plus les angoisses sont violentes et rapprochées. Aujourd'hui, je ne passe pas une demi-journée sans avoir à affronter l'un de ces moments. Plus je me bats contre la maladie, plus elle essaie de m'enfoncer. Elle me pompe toute mon énergie et m'empoisonne. Après son passage, je me sens vidée. Elle me laisse triste et seule. Alors j'attends l'heure de me coucher avec impatience, pour me mettre au lit, réussir à m'endormir, et oublier un peu. 

Dès qu'elle voit que je reprends un peu le dessus, et que malgré la culpabilité -qu'elle m'oblige à supporter après chaque repas-, je parviens tout de même à vivre un petit peu, elle fait tout ce qui est en son pouvoir, pour me faire retomber et pour me rendre malheureuse. En fait, dès que je commence à m'éloigner un peu d'elle, elle se rebelle. En étant, à chaque fois, de plus en plus forte. Voilà pourquoi c'est de plus en plus dur. Plus je guéris, plus elle m'affaiblie mentalement. Je mange mais ELLE me l'interdit, et elle ne supporte pas que je lui désobéisse, alors elle me le fait payer. 

Mais je ne me laisserai pas faire, cette s****e ne gagnera pas. Je sais qu'elle serait capable de me tuer, c'est ce qui me fait si peur, et je pense que c'est de là, que découle toutes ces angoisses et ce sentiment de danger et d'insécurité. C'est comme si la mort planait au dessus de moi. 

Au tout début des séances avec ma psy, elle m'avait donné un tableau, je me souviens qu"il y était écrit: "si je me mange c'est une catastrophe/c'est horrible". A cette époque ci (même s'il n'y a que quelques semaines qui nous en sépare), je ne percevais pas vraiment le fait de manger de cette manière. Pour moi manger, oui c'était horrible, mais simplement parce que ça allait me faire grossir. Maintenant c'est horrible, mais parce que la maladie me fait croire que ça pourrait littéralement me tuer. Avant, quand je l'écoutais encore assez, elle n'avait pas besoin de me faire penser de telles choses pour me garder près d'elle, et pour garder le contrôle de ma vie.

Je veux guérir mais ELLE ne veut pas. 

 

19 mars 2014

La famille

Je voudrais juste revenir sur une chose qui me blesse énormément. 

Je suis extrêmement volontaire et je fais tout ce que je peux pour me sortir de cette maladie qui me bouffe.

Mais c'est si dur, que oui, parfois je craque et je m'effondre. Dans les moments de désespoir, je n'y crois plus. Je ne crois plus en rien. Je me sens foutue, et tout est noir autour de moi. Je pleure, pleure et pleure encore. Sans parvenir à m'arrêter. A me voir, on pourrait croire qu'un drame vient d'arriver. Mais non, il n'en est rien. Tout va bien, c'est juste que je mange et donc que je fais ce qu'il faut pour vivre. "Il faut manger pour vivre." 

Bizarrement moi ça m'angoisse. Après un bon repas nourrissant, je fais une sorte de crise d'angoisse. Je sens ma vie basculer du mauvais côté. C'est à dire que pour moi c'est un cauchemar. Pourquoi ça me fait si peur de manger et de vivre? Je me mets à déprimer puis à paniquer. J'ai si peur que j'ai des idées noires. Je voudrais en finir pour ne plus avoir peur. 

Quand ça me prend, j'ai des accès de colère et je n'arrive plus à me contrôler. Tout est horrible, ma vie est une catastrophe. La dépression prend le dessus, d'où mon intense tristesse et mon pessimisme quant à l'avenir. La maladie me met alors plus bas que terre. Elle veut m'achever. Mon âme veut guérir mais toutes ces forces intérieures m'écrasent. J'en suis pour le moment, encore beaucoup trop prisonnière.

Noelaa, je me suis rendue compte que j'ai aussi cette peur d'être abandonnée. J'en ai eu la preuve hier soir: 

J'avais passé une très mauvaise journée, j'étais très (trop) fatiguée, ma tête avait du mal à suivre, et j'ai pleuré une bonne partie de la journée. En rentrant chez moi ça allait mieux. Mon papa est rentré du travail, fatigué et agacé par sa journée. 

Il monte me voir dans ma chambre. Je n'avais pas très envie de le voir, parce que je sais que lorsque je ne suis pas très bien, on finit toujours par se disputer. Il ne supporte pas ma maladie. Puis j'étais de mauvais humeur, je suis énervée de manger et de grossir, alors je n'ai pas envie de voir grand monde (encore moins mon père qui ne comprend pas ce que je ressens, même s'il fait beaucoup d'efforts). J'ai honte de remanger et je me déteste chaque jour un peu plus. 

Effectivement, j'avais raison. A peine entré dans ma chambre, qu'il commençait déjà à me soûlait avec sa morale "mais quand est ce que tu vas enfin lâcher prise?" "arrête un peu tes conneries" "tu sais ma puce, ça fait partie de ta maladie, c'est normal" "regarde ce que tu as fait pour en arriver là, maintenant tu dois remonter la pente"

Putain mais comment supporter ces paroles!! Je suis si mal que j'ai envie d'en crever, et on me dit que c'est normal et que c'est de ma faute. Que maintenant je dois subir en silence et guérir. Comme si c'était simple!!!

Je lui ai dit que je n'avais aucune envie de discuter, que j'avais besoin de me reposer et que je ne savais pas si j'allais manger avec tout le monde ce soir. Je savais que si je le faisais, j'aurais pété un câble et que le repas allait mal se passer. La maladie n'avait pas encore réussi à m'empêcher de manger malgré mon mal, mais ce soir je sentais que ça allait être le cas. Je voulais être seule, et peut être manger un petit quelque chose, seule, loin des autres. Et surtout loin de mon père. Je suis désolée d'être si méchante avec lui, je ne sais pas pourquoi ça me fait ça. Mais quand je suis mal comme hier soir, je ne peux pas manger devant lui et je ne peux pas parler avec lui. Sinon je finis par lui balancer des horreurs à la figure, lui aussi, et je suis encore plus triste.

Je lui avais donc bien fait comprendre qu'il fallait qu'on me foute la paix, et que ça irait. Que j'allais descendre manger un truc vite fait et que je me coucherai tôt. Je ne voulais pas faire passer à tout le monde une mauvaise soirée.

Je descends à la cuisine, décidée à manger quelque chose (je ne voulais pas laisser la maladie gagner). Mon père y était, il préparait quelque chose pour sa copine et lui. Ma soeur s'était préparée un plateau pour aller manger devant la télé (vu l'ambiance), puis ça lui permet de faire une petite pose (la pauvre elle fait que bosser pour son concours!). J'allais aller jeter un coup d'oeil dans le frigo (comme d'hab avec cette peur de la nourriture et de ce que j'allais manger pour encore grossir..., mais je prenais sur moi. C'était déjà un gros effort pour moi de descendre, d'être toujours volontaire pour manger (j'avais fait l'effort de bien manger toute la journée...). Je demande à mon père si ça va, il me dit que non, il en a marre. Je sais bien que je fais partie d'une des causes de sa mauvaise humeur. Par le biais de ses réactions et de ses paroles, il m'a bien fait comprendre que je le faisais chier, mais bien!

Moi qui avait eu une petit élan de motivation => retour case dépression et maladie. 

Je remonte hélico dans ma chambre pour encore pleurer. Je me suis encore détestée à vouloir en crever. Je me suis dis "à quoi bon?". J'étais totalement perdue. Perdue parce que quoi que je fasse je fais chier les autres. Je m'efforce de guérir (pour arrêter de rendre les gens qui m'entourent malheureux), mais même en faisant ces efforts, on me déteste.  Si je ne fais rien et que je reste dans la maladie, c'est pareil: tout le monde sera malheureux de me voir comme ça (même si moi je me sentirai mieux _ à tord_). Alors je pense à la mort: mais là encore, je ne peux rien faire. Que ferait ma petite soeur d'amour, et mon papa?

Alors c'est horrible, parce que je ne vois pas d'issue. Et j'ai l'impression que je devrais vivre comme ça toute ma vie. Mais ce n'est pas possible de souffrir autant.

Je me sentais rejetée par mon père, je me sentais abandonnée et seule au monde. Dans ces moments là (même si c'est vrai que je n'ai pas envie d'entendre une morale insupportable sur le pourquoi du comment, ni de parler), je voudrais juste un peu de tendresse. J'aurais aimé que mon papa soit présent pour me rassurer et pour me dire que ça va aller. J'aurais voulu qu'il me prenne dans ses bras. Mais non, aucune consolation. J'étais seule. Je me haïssais plus que tout. J'avais envie de me détruire, de tout casser autour de moi et de me faire du mal. Mais je ne faisais rien, parce que je me dis que j'agraverai ma situation, et j'ai bien raison. Alors je reste à pleurer sur mon lit, en espérant que ça passe. 

J'en ai énormément voulu à mon père de me laisser seule, de ne pas venir me voir de la soirée à part pour me dire bonne nuit. Il préfère me laisser endurer ma souffrance toute seule. Parce qu'il est fatigué par le travail, et parce qu'il a passé une mauvaise journée. Il n'a pas envie de se faire chier avec une fille qui se crée des problèmes insensés.

Quand j'étais dans tous mes états à vouloir en mourir, je pleurais toutes les larmes de mon corps, je n'arrivais même plus m'expliquer, ni même à respirer correctement: 

il monte dans ma chambre et me dit: "mais reprends toi bordel" "t'as cas te secouer un peu" "tu crois que t'es la seule à surmonter des obstacles" 

J'aurais été capable de le frapper tellement je rageais de l'intérieur. 

cette phrase "t'as cas te secouer un peu":        putain mais tu crois que je fais quoi toute la journée?????????????????????

je n'en pouvais plus, il fallait qu'il sorte de ma chambre. Je trouve que son comportement est tellement "déplacé". S'il pouvait imaginer _ne serait-ce qu'une seconde_ les efforts que je m'efforce de faire pour en être là où j'en suis aujourd'hui. Beaucoup aurait abandonné la partie, je le sais.  Parfois je me demande pourquoi je fais tout ça, pourquoi je me bats? C'est tellement dur, et les êtres qui me sont le plus chers, ne sont même pas là dans les moments où j'aurais besoin de leur amour. 

Quand je leur dis que je suis motivée et que je vais m'en sortir, que je suis sur la bonne voix etc... ils approuvent, sans plus. 

Et dans les rares moments, où vraiment je déconne, et où je suis au fond du trou. On me fuit. On refuse de voir ma souffrance. Peut être se protègent-ils à leur façon, parce qu'ils ont mal de me voir comme ça. Mais jamais je n'aurais réagi comme mon père si c'était l'un d'eux 2 qui était aussi mal. Que ce soit mon père ou ma soeur, tout 2 sont vraiment nuls pour consoler quelqu'un. Ils ont sont incapables. Ils restent indifférents à mes larmes, et disent qu'il faut que je me calme, et que je suis ridicule. 

Bref j'étais mal et folle de rage. Aujourd'hui ça va mieux, mais j'ai été choqué de ce comportement... j'aurais tellement aimé que mon père me prenne dans ses bras et qu'il me rassure... 

Ce matin, il m'a dit qu'il regrettait d'avoir agi comme ça: ouf.

Après je sais que de l'extérieur c'est difficile, et qu'eux aussi ont leur vie et leur problème. De toute façon je suis très susceptible, et quand ça ne va pas, un rien prend des proportions énormes dans ma tête et c'est la catastrophe... je sais que c'est moi la malade. Mais bon... 

je suis heureuse d'être un nouveau jour en tout cas! 

 

 

19 mars 2014

Se détacher de la maladie

Je décide aujourd'hui d'essayer le plus possible de me détacher de la maladie. Je dois me forcer à penser à autre chose. Je suis décidée à m'intéresser à autre chose qu'à ce que je vais devoir manger. Ca ne va pas être une chose facile, puisque toutes ces pensées occupent même mes rêves... Je me dois de m'occuper, d'essayer de m'intéresser à ce qu'il se passe dans le monde, m'intéresser à des films, je devrais faire de l'anglais, ouvrir des bouquins... je ne fais rien de tout ça. 

Mes journées se résument à dormir, me lever, manger, penser à ce que j'ai mangé + peur de grossir, penser à ce que je vais manger, etc...dormir. Je suis fatiguée.

Je pense que j'ai assez focalisé sur ce que je peux ressentir par rapport à la maladie. Certes il y a du bon à écrire ce que je ressens et à exprimer ma souffrance. Mais à force, ça ne me fait qu'être malade un peu plus. Je ressens quelque chose et je m'efforce d'essayer de l'expliquer. J'ai le sentiment que si je mets les choses à plat, si je dis pourquoi je suis mal, le problème s'en ira. 

C'est dit, c'est écrit, maintenant je dois continuer à avancer. C'est vrai que ça m'aide, mais d'un autre côté, ces derniers jours je me rends bien compte que je ne suis qu'avec la maladie. Même si je fais quelques trucs à côté et que je vais prendre mon goûter avec coquito ;) Je dois me trouver d'autre intérêts et m'ouvrir aux autres, m'ouvrir au monde. Il n'y a pas que moi et la maladie sur cette planète. Alors faut que je me bouge plus. Manger c'est bien, je progresse, mais si je reste focalisée comme ça sur la bouffe et sur mon corps je ne guérirai jamais. 

Je me sens vraiment épuisée par contre, et je vais devoir faire de gros efforts pour me consacrer à d'autres activités. Je pense essayer de vraiment me reposer et de me détendre durant cette fin de semaine. Je suis hyper énervée: je parle très vite, je ne prends pas le temps de me poser, je vais tout en accéléré... alors que je n'ai aucune obligation (mise à part de me soigner). 
Alors relaaaaaxx. C'est si dur de se détendre, je n'y arrive pas. J'ai des maux de tête, ma boule d'angoisse / de fatigue dans la gorge.. je suis une insupportable! 

Bref, à patir de lundi prochain (et avant si j'y arrive), je veux voir autre chose que la maladie. Il est grand temps que j'arrête d'être comme ça. C'est facile à dire, je ne dis pas que j'y arriverai tout de suite, mais au moins j'aurais essayé. 

18 mars 2014

beaucoup de mal

aujourd'hui ça ne se passe pas du tout comme je le voudrais. 

D'abord grève des bus donc j'ai du reporter mon RDV psy. Ensuite je me suis accrochée avec ma soeur. Elle a beaucoup de boulot et elle s'est un peu énervée (rien de méchant). Mais pour moi c'était un drame. Ca a fait chuter mon humeur en un rien de temps (déjà que c'était pas la forme...).  Je me suis réfugiée dans ma chambre et je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer. Les idées noires fusées dans ma tête, j'étais si mal que j'avais envie d'en finir.  J'avais l'impression que tout était fichu. Je ne savais pas quoi faire, alors j'ai pris mes clef et je suis sortie faire un tour. J'ai hésité à téléphoner: à ma psy ou à mon père?: finalement j'ai appelé mon papa qui m'a un peu apaisé sur le moment.

C'est comme si tout s'effondrait autour de moi, je n'en vois pas le bout. Certes je reprends du poids mais ma vie est noire et ça me fait peur. En plus, non, elle n'est pas si noire que ça. C'est plutôt moi qui vois tout en noir. 

Mes angoisses sont terribles, je ne supporte plus d'être dans cet état et je ne sais pas où demander de l'aide. Ma famille ne peut rien faire et moi je me sens anéantie. 

Ce midi rebelote: j'ai mangé devant la télé avec ma soeur (on s'est réconcilié, enfin on était pas vraiment faché d'ailleurs...) et maintenant je suis très mal. Je me sens en total décalage. L'angoisse que je ressens me fait paniquer, puis pleurer. Je me demande quand est ce que je vais m'en sortir. Je n'ai plus de vie... c'est horrible. 

Je conduis à 14H et je me sens incapable de me concentrer sur la route... c'est quoi cette dépression de merde putain??! 

 

18 mars 2014

Pas trop le moral

Je suis un peu d'humeur maussade ce matin. Il me semble que ma motivation redescend petit à petit... mais je n'abandonne pas pour autant. 

Je ne dors vraiment pas bien en ce moment, je me réveille beaucoup dans la nuit, je m'endors tard et me réveille très tôt. Je ne fais pas grand chose de mes journées, mise à part un peu de conduite. Ca commence à faire un moment que je n'ai pas ré-ouvert mes bouquins... je ne m'en sens pas encore capable. J'ai eu une période de mieux où je m'étais remise un peu à bosser toute seule, mais là, depuis quelques semaines, plus rien. Tant pis, ce sera pour un peu plus tard. 

Je me réveille donc fatiguée... Ce matin je me suis recouchée mais je ne peux pas rester dans mon lit à me reposer. Mes pensées fusent et j'ai des bouffées de stress pas possible. Bref, ça ne me repose pas du tout! 

Je suis inquiète au sujet de mon avenir et de ma guérison. C'est si dur. Je ne pense qu'à la maladie, et je ne vois rien d'autre, je ne fais que me battre contre cette saloperie. J'en rêve même la nuit... cette nuit il y avait mon nutri dans mon rêve. Il est super ce médecin, c'est grâce à lui que j'avance aujourd'hui. Il m'a vraiment fait prendre conscience qu'il fallait que je me bouge. Ca ne suffit pas de vouloir guérir, il était temps que j'agisse réellement. 

Je me trouve quand même lamentable de ne pas être capable de faire plus de choses dans la vie (même si c'est temporaire). Je suis presque incapable de regarder un film en entier, en suivant bien toute l'histoire. Je ne prends que très peu part aux conversations et tout me laisse indifférente. C'est n'importe quoi. L'anorexie m'empoisonne. 

Je veux tellement me sortir de là et pouvoir reprendre le cours de ma vie.

Ce matin j'ai RDV avec ma psy, puis je vais manger en ville avec une amie parce que je conduis à 14H (donc pas le temps de revenir chez moi).

Bon, je me rends bien compte que de rester dans mon lit à cogiter ne m'aide pas du tout, donc je vais me bouger. 

Au programme: un peu de gym pour se détendre, puis je me préparerai à partir. 

Comme tous les jours, je vais essayer de faire au mieux, j'espère que ça ira. Mais j'en ai vraiment vraiment marre!!

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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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