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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
24 mars 2014

Week-end terminé

Le week-end n'a pas été évident, mais ça ne s'est pas trop mal passé quand même. 

Ce qui m'inquiète c'est que je suis en permanence angoissée et fatiguée. Je ne peux pas travailler et je n'ai même plus envie de sortir...

Comme je me sens très fatiguée, j'essaie de me recoucher un peu après le petit-déjeuner, mais je ne fais que stresser et angoisser encore plus. Du coup je me sens encore plus crevée... Quand je suis comme ça, à n'avoir la force de rien faire, ça me fait vraiment déprimée. Donc c'est pas facile de passer une bonne journée :/ 

Souvent le matin j'ai malgré tout un peu d'appétit, donc (en général) c'est pas trop dur de manger. Par contre, pour les autres repas c'est bien plus dur :( 

Le midi rien ne me dit vraiment et les angoisses s'accentuent. Je suis toute chamboulée de devoir manger (même si personne m'y oblige, je sais que je dois). En plus, ce n'est pas une question de faim, parce que souvent je la ressens, donc, c'est bien que mon corps a besoin de manger. Mais je n'ai pas envie. La petite voix ne veut pas que je mange. Comme elle sait que je ne l'écoute plus (la majorité du temps), elle joue avec mes émotions et avec mon corps. J'ai la nausée, je me sens barbouillée, ma boule dans la gorge me pèse et les angoisses sont très fortes. Ce dernier point est le pire. Parce que j'ai vraiment peur. Je m'en fiche d'avoir envie de vomir, mais avoir l'impression que l'on va mourir (ou que quelque chose de grave va nous arriver), est assez horrible... Face à mon assiette, j'ai envie de pleurer. Pleurer, parce que j'ai peur et que je suis fatiguée d'avoir à vivre ça. Je ne pleure pas par peur de prendre du poids (même si ça ne m'enchante pas!), mais vraiment parce que j'ai le sentiment que si je mange, il va m'arriver quelque chose de mal, et que ça me met en danger. Manger est une souffrance. Ca apporte ce qu'il faut à mon corps mais ça m'affaiblit de plus en plus psychologiquement. La maladie veut me détruire. Si elle n'y arrive pas physiquement, elle se rabat sur mon état mental. 

Ces derniers jours, au goûter non plus je n'ai envie de rien. En fait, je suis bien trop fatiguée pour avoir envie de manger je crois... Hier j'ai bu un complément pour remplacer (ils restaient au frigo ces derniers temps, puisque j'arrive à augmenter mes apports malgré tout!)

Puis le soir n'en parlons pas... pas envie de grand chose non plus, pas vraiment faim, et surtout la maladie me dit de ne surtout pas manger ça, ni ça, etc... 

D'ailleurs il y a pleins d'aliments que je n'aime plus (ou que je pense ne plus aimer). Ca me dégoûte. La viande rouge me dégoûte. Les choses trop grasses aussi. Les choses trop sucrées, toutes sortes de biscuits ... berk.

Ca m'énerve d'être devenue comme ça. Chiante, fatiguée, triste, angoissée. 

Le lundi, c'est le jour où je me pèse. Je me suis pesée jeudi dernier (1er fois que je ne respecte pas le 1fois/semaine). Depuis - 600g, mais +200g sur la semaine. Mon nutri a raison, ça ne sert à rien de se peser plus d'une fois par semaine, de toute façon les résultats sont faussés, puisque je n'ai pas vraiment changé mon alimentation depuis ces 3jours...(ou alors je me mens à moi même?)

En ce moment, je me rends compte que parfois j'ai si peur de la maladie, qu'elle finit par gagner. Je lui cède parce que j'ai trop peur des angoisses qu'elle me crée. 

Lorsque que je ne lui résiste pas, je me sens (malheureusement) apaisée. C'est triste à dire...Et, heureusement, la plupart du temps je me bats quand même. Même si elle m'épuise de plus en plus.

Je sais qu'un de mes objectifs de guérison est de prendre du poids, mais ce que je souhaite en premier lieu, est de réussir à me sentir mieux et à ne plus avoir si peur. 

Pour être honnête, je suis rassurée que mon poids soit redescendu, et que, finalement, je n'ai pris que 200g cette semaine. Je sais que c'est nul comme raisonnement, mais au moins je ne me cache pas la vérité. Autant voir les choses en face. 

Je veux guérir, c'est sur, et je vais y arriver, mais il y a du boulot. C'est plus fort que moi, si mon poids augmente, je suis triste, énervée et mal. Si il descend, j'éprouve une certaine satisfaction, je me sens rassurée et mieux. 

Et ça, malgré la souffrance que j'éprouve aujourd'hui à cause de cette maladie de merde. 

Mais comme je l'ai dit, même si prendre du poids est difficile, je préfère avoir à vivre ça, que de rester dans cette maladie, sujette à ces angoisses incessantes. 

C'est un cercle vicieux, et la maladie essaie de nous faire croire que la seule issue possible est de l'écouter. Alors on se sentira mieux. Elle essaie de nous duper, et de nous faire croire qu'on peut être heureuse comme ça. Parce que c'est vrai, parfois on se sent bien grâce à elle, quand on ne lutte pas.

Mais, soyons réaliste, ce n'est pas une vie. Et, il y a une autre manière de se sentir mieux et d'être heureux. 

Il faut éradiquer cette maladie qui nous empoisonne. 

Pour cela il faut faire preuve de beaucoup de courage, et je me rends bien compte de la difficulté de la chose. Mais, je sais aussi, qu'après, quand je serais guérie et que tout rentrera dans l'ordre, je pourrai être de nouveau heureuse. Je pourrai me sentir bien et je n'aurai plus peur.

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Commentaires
N
Et que les volatiles bouffent la vermine ;p <br /> <br /> (Je suis d'acc avec Coquito ceci dit , tu manges pour toi, je te rep ds la journée)
C
Si tu manges, c'est pour toi uniquement et non pour lutter contre cette maladie, lui tenir tête. Je pense qu'il faut que tu dissocies les choses : d'un coté il y a cette maladie, ces voix, ce démon; et de l'autre il y a le fait que tu manges. <br /> <br /> Quand tu t'appretes à manger qqchose ou passer à table, il ne faut pas que tu te dises, je suis en train de lutter contre cette maladie. Tu manges et c'est tout. <br /> <br /> Parce-que cette maladie est certes liée à la nourriture mais c'est avant tout quelque chose de mental qui tient à te faire croire que si tu manges tu ne seras pas belle, mal dans ta peau, "grosse". C'est la maladie qui veut te faire croire ça, et s'adonner à ces croyances ridicules ne fait que déprécier davantage l'image que tu as de toi-même.<br /> <br /> C'est vrai, au fond tu sais que manger ne t'apportera que du positif tant bien au niveau physique que mental. C'est la maladie qui veut te faire croire que manger te rendra triste, mettra ton moral à zéro, te mettra plus bas que terre. <br /> <br /> Croire ce qu'elle te dit ou te laisser perturber par ces croyances, c'est laisser la petite voix gagner. Et poulet et coquito savons bien qu'il ne faut pas la laisser gagner et que seule les volatiles sortent vainqueurs d'un tel combat. ;)
Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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