Plus d un an plus tard...
oublié le mdp du blog, l identifiant... je ne pensais pas réecrire un message ici un jour. Mais j ai vu que quelques personnes lisaient des articles de l'année dernière: le coté sombre du tableau: l'anorexie.
SAUF qu'au delà de cette maladie il y a la vie et sois meme. Sans l'anorexie. En général on ne s'aime pas beaucoup c'est vrai...
Mais étant donné que je vais beaucoup mieux malgré ce que je peux dire aux personnes qui me suivent toujours aujourd'hui et que je remercie énormément, je pense qu'il est intéressant que je m'exprime sur mon état actuel et sur le chemin parcouru depuis. Histoire de prouver une fois de plus, que l'anorexie n'est pas insurmontable: on peut s'en sortir. Biensur il existe des cas très critiques et des personnes malades depuis des dizaines d'années, ce qui rend la guérison très difficile... mais il ne faut jamais dire jamais.
Donc, aujourd'hui, presque 1an et demi après mes derniers messages sur ce blog, je peux dire que "je suis guérie". C'est un bien grand mot, mais je ne survis plus, je vis:
je mange, je ris, je m'énerve, je travaille, je m'amuse, je suis triste, je suis contente. Je suis encore assez perdue parce que je n'ai plus mon armure: l'anorexie. Donc je me sens vulnérable, fragile. Mais lorsque je ris et parle POUR DE VRAI, je m'en rends compte. C'est juste moi. Meme si parfois je suis mal à l'aise, et meme s'il m'arrive très souvent de penser que maigre je me sentirais beaucoup mieux. C'est bien ca qu'on se dit pour s'affamer pendant des mois, non? Qu'on sera mieux. Mais ca empire au fil des semaines.
Maigre ou non, le mal etre et la souffrance sont présents. Sauf que je cachais tout ca derrière une histoire de poids. En m'imaginant que controler mon poids me permettrait de controler ma vie. C est faux, ca la détruit.
Pendant mon hospitalisation, un soir, après avoir passé quelques semaines là bas, je me suis dit "merde, stop, je vais pas rester avec un corps qui n est pas le mien toute ma vie, j'ai le droit de manger moi aussi, de vivre, comme tout le monde". Je n'appelerais pas ca un déclic, je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir ce déclic dont parlent certains. Mais ce qui est sur, c'est que je recommencais à manger depuis un petit moment, meme si je ne grossissais pas à vitesse grand V... et que j'ai accepté d'etre malade et de tout faire pour m'en sortir. A partir de là, ca a été le début d'un long combat quand meme. Avec des moments de joies, et de découragements, de peur aussi. Mais j'ai eu la chance d'etre incroyablement bien entourée et j'ai rencontré des personnes exeptionnelles, qui ont cru en moi et qui m'ont toujours soutenue.
Petit à petit j'allais mieux, je lachais prise, j'avais moins peur. J ai mangé une olive noire lors d'un repas thérapeutique que j'aurais très certainement laissé sur le bord de l'assiette si je n'avais pas été soutenue et rassurée, dans ce moment important, aussi ridicule que ca puisse paraitre. C'est comme ca qu'on débloque au fur et à mesure les "mécanismes anorexiques" dont on est à ce moment de la maladie encore prisonnière.
J'étais ravie de voir que j'évoluais. J'ai été contente et effrayée à la fois, quand j'ai vu +2kg sur la balance en l'espace d'une semaine. Ca y est, le plus dur été fait ... j'étais sur la bonne voie. J'ai ensuite rapidemment retrouvé un poids normal, je suis sortie de la clinique et j'ai essayé tant bien que mal de réapprendre à vivre. On était en juin, j'avais l'été devant moi avant la rentrée, pour reprendre mes études.
C'est loin d'etre facile, les autres nous croient guérie, moi je me sentais démunie, pommée. Donc durant 1an j'ai connu des périodes où j'allais plutot bien, et d'autres où tout était noir. Parfois je me dis encore que ma vie n'a pas de sens. Il me reste tout à construire, c'est peut etre bien finalement?
Je n'ai plus rien à voir avec la fille qui écrivait il y a 1an et demi. J'ai osé relire certains passages que j'ai écrit. Je me reconnais à peine. Dans le sens où quand je me lis, je me rends compte d'à quel point j'étais envahie par l'anorexie.
Aujourd'hui, déjà, je mange :), je discute et je pense à plein d'autres choses qu'à la nourriture. C'est tellement bien, on se sent plus légère (pourtant +15kg min sur la balance ;)). J ai retrouvé mon humour, parfois je me sens stupide et je ris de moi meme. Je suis assez soucieuse, inquiète, chiante car pas encore bien avec moi meme. C est pas facile de se retrouver. Et parfois je ne me rends pas compte du chemin parcouru. En revenant sur ce blog, j ai presque envie de crier victoire, serieusement. Ca me donne encore plus envie de continuer d'avancer. Apprendre à m'aimer comme je suis. Faire des choses qui correspondent à ma vraie nature, à celle que je veux devenir. Il faut du temps. Mais je progresse....
j'ai validé mon année d'étude, ce qui est une très bonne chose, j'ai rencontré des nouvelles personnes durant cette année. Et je me réjouis du fait qu'elles me connaissent moi, pas la fille anorexique, ca, ce n'etait pas moi. Et au cours de l année, des moments difficiles il y en a eu, mais ca ne m a pas empéchée de reussir, ni de continuer à vivre. Je ne suis pas retombée dans l'anorexie meme si cette c**** refait surface dès que je commence à faiblir et que les choses me paraissent trop difficiles à affronter. Mais je crois que je l'ai bien abattue quand meme. Ce ne sera plus jamais comme avant.
je vis enfin et meme si c est 70% noir et 30%rose de mon point de vue, les 30% me permettent d avancer, de retrouver ma route lorsque je suis perdue. Et bientot les 30% deviendront 40,50,60,70,80,90%. Ok, je m arrete là, il faut laisser un peu de place pour les 10% de noir quand meme. Sinon, quand c est trop rose on s en rend meme plus compte. Parce que moi, les 30% je les apprécie +++ et c est ce qui me fait le plus plaisir. Parfois, je me sens juste BIEN.