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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
2 mars 2014

Prise de conscience

Comme je reprends petit à petit des forces, je suis aujourd'hui en mesure, de me demander pourquoi. Pourquoi j'en suis arrivée là? Pourquoi j'ai complètement replongée dans l'anorexie?

A la base, je pense que j'ai toujours voulu être trop "parfaite". Je voulais perdre un peu de poids, alors qu'à l'époque (à 16 ans) je faisais 52-53 kilos_ce qui est tout à fait normal! Mais je voulais être mieux. Très vite je suis arrivée à 48, puis je me suis laissée prendre au piège de l'anorexie. Les kilos se sont envolés au fil des mois. Puis place à la dépression (que je traîne encore aujourd'hui). Je comprends aujourd'hui pourquoi j'ai tant de mal à accepter les remarques des autres lorsque je reprends du poids. Les "tu as meilleure mine" "tu es bien plus jolie comme ça..." "tu as retrouvé tes petites joues" ,et j'en passe! Toutes ces réflexions j'y ai eu le droit lorsque j'avais décidé de m'en sortir en début de terminale. Je déteste entendre ça, alors que les gens pensent me faire plaisir, et que ça ne part pas du tout d'un mauvais sentiment (au contraire). Je déteste ça parce qu' intérieurement je suis de plus en plus mal. A moi ce poids ne me convient pas du tout! Mais au delà du poids, c'est mon état de tristesse que je ne supporte plus. Le sentiment que rien ne vaut la peine. Je me dis "à quoi bon manger?", je ne me vois pas d'avenir, alors que j'en ai un, comme tout le monde! C'est cette maladie de m**de qui m'a amené à tout voir en noir. Je pense que ma rechute est en partie due au fait que, depuis mes 16 ans, je suis "en dépression". Désagréable, agacée, indifférente, repliée sur moi même, dans mon travail. Rien n'a plus d'importance à part le chiffre sur la balance. Je suis juste un poids. L'estime que j'ai pour moi ne dépend que de ce que cette p****n de balance affiche. Et, je n'ai (pour le moment) encore jamais réussi à m'en détacher. Je me suis perdue dans mes obsessions, dans ce cercle vicieux. J'avais réussi à reprendre un peu de poids, mais à quel prix? Je souffrais tellement intérieurement, et tous ces gens me disaient que j'étais bien mieux aujourd'hui (alors que non! j'ai envie de crever... je suis triste d'écrire ça,  et je ne comprends même pas pourquoi je suis aussi mal). Alors j'en ai eu ras le bol de me forcer à faire bonne figure, à soit disant "être bien", alors que ça n'allait pas du tout. Rares ont été les moments où je me suis sentie bien dans mon corps, même des mois après ma reprise de poids... Puis, comme en 1er, j'ai recommencé à vouloir "mieux recontrôler" mon alimentation, pour être "parfaite" à la rentrée en prépa. Je dis "mieux recontrôler" parce qu'en fait je n'ai jamais vraiment lâché prise. J'avais réussi à réatteindre 48 kilos, mais il était hors de question pour moi de m'autoriser ne serait-ce qu'un carré de chocolat entre les 3 repas principaux. Bref, pleins de choses qui m'ont fait retomber réellement dans cet enfer. Et puis, de toute façon, je m'en foutais. C'est ça que je ne comprends pas. J'ai toujours donné mon maximum pour les cours, et cette année j'ai travaillé jusqu'à devoir m'arrêter. Mais sur le moment je ne pensais même pas que mon comportement par rapport à la nourriture, pourrait ruiner tous mes efforts. Ou alors je ne voulais pas le voir. La maladie m'a fait perdre toute confiance en moi, et je pense que j'avais aussi très peur de l'échec. Alors l'anorexie a _encore une fois_ était mon échappatoire. De tout façon j'étais malheureuse. J'allais entrer en classe prépa (classe où il faut énormément s'investir et être fort mentalement), avec le sentiment que rien ne pourrait être bien dans ma vie. Je ne me projetais pas dans l'avenir. Rien ne me donnait vraiment envie. Et pourtant, je me rends compte aujourd'hui, que j'ai adoré ce 1er semestre (malgré tout).

Ce dont je me suis rendue compte récemment, c'est qu'en fait, j'ai laissé la maladie reprendre complètement le contrôle de ma vie, parce que j'étais mal. Et que j'en ai eu vraiment marre de faire tant d'efforts_et ce, simplement pour les autres_: avoir l'air heureuse, assumer les contraintes quotidiennes, vivre alors que je n'en avais même pas envie.

Aujourd'hui, j'ai peur de reproduire le même schéma. Je suis bien partie pour me "remplumer" un peu. Mais j'ai tellement peur de ne jamais pouvoir accepter. De rester dans cet univers triste et sombre. Malheureuse je le suis_ que je mange ou pas_ donc je me dis, autant remanger. ça ne peut pas être pire. Mais remanger, signifie guérir, signifie affronter les autres, affronter ses responsabilités, ne plus se cacher derrière la maladie. Faire face aux VRAIS problèmes. Tout ça me terrifie.
J'ai l'espoir que les choses iront mieux. Je pense que c'est possible, même si ça me semble si dur.

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Commentaires
N
Waou Lecoq que de mots justes je vais lire et relire ce que tu as écrit. Quelle forlidable amie tu es. Juste merci.
C
Je pense que l'anorexie est un moyen pour faire comprendre aux gens à quel point tu es malheureuse et dégoutée de la vie. <br /> <br /> Peut-être que je me trompe, mais c'est comme si c'était un moyen pour avertir les autres de ta souffrance intérieure. Parce-que lorsqu'ils te voyaient avant, quand l'anorexie n'était pas là, ils ne se doutaient pas qu'au fond de toi tu étais mal et malheureuse. <br /> <br /> Personne ne peut être heureux en ne s'aimant pas et c'est pour ça qu'il faut que tu apprennes à t'aimer pour retrouver le goût de la vie, la motivation nécessaire pour avancer et accomplir de grandes choses comme te sortir de la maladie et t'en débarasser une bonne fois pour toute. Quand tu t'aimeras, tu auras foi en toi et foi en l'avenir, c'est une certitude. <br /> <br /> Et pour apprendre à t'aimer, il n'y a pas que le poids qui importe mais aussi toute autre chose qui définit la personne que tu es. Prouve-toi à toi même que tu vaux quelque chose, fais quelque chose qui une fois terminé t'apportera satisfaction de toi-même et qui rehaussera chaque fois un peu plus l'estime que tu as pour toi.<br /> <br /> Il faut voir plus clair par le changement. Change tes habitudes, sors de la routine qui ne fait que te rappeler que la maladie est bien là. Ca peut etre dans les actes mais aussi dans l'apparence, va chez le coiffeur, essaye de créer une "nouvelle toi' pour te plaire au maximum. Mets le poids de coté, même si à tes yeux c'est le plus important. Fais des soirées, éclates-toi, tout simplement vis comme si tu n'étais pas malade. Vis comme si jamais tu n'avais connu cette anorexie. <br /> <br /> Ignore-la! Dès que tu es sur le point de manger quelque chose et que la petite voix revient faire son show, pense à autre chose, à quelque chose qui te fait rire, quelque chose d'agreable, regarde un film, engage une discussion mais ne reste pas à essayer de lutter contre cette voix, ce démon. Si ils se sentent ignorés, ils partiront d'eux mêmes. En ce qui concerne les angoisses, le stress, les insomnies fait de même. <br /> <br /> Ne reste pas à penser à ton angoisse qui est bien là, parce-que tu ne fais que l'accentuer. Vide toi la tête au maximum, essaye de rompre avec cette maladie. <br /> <br /> Fuis-là. Oublie toutes les choses qui sont susceptibles de t'y faire repenser ou en rapport direct avec. Ne te pèses plus, ou presque pas. Quand tu te regardes dans le miroir c'est pour voir ta tenue uniquement et non pas pour analyser scrupuleusement la perte ou le gain de poids; car c'est en restant plantée devant le miroir que tu nourris involontairement cette haine envers toi, ce dégout envers toi-même. Maintien ton rythme alimentaire actuel qui semble être meilleur tout en essayant ces petites choses qui peuvent changer ton quotidien. <br /> <br /> Reste seule le moins possible, vois du monde, tes amis. <br /> <br /> Tourne tout en positif: au lieu de te dire avec désespoir et regret "j'ai du arreté la prépa à cause de cette maladie" dis-toi : "j'ai beaucoup de temps libre alors que les autres sont en cours je vais pouvoir me détendre un peu". <br /> <br /> D'autant plus que l'année prochaine, tu redemarres dans ce même domaine qui semble t'épanouir. Non tu n'as pas tout perdu, ni tout gaché. Tu reprends l'année prochaine avec même un peu d'avance et une motivation forte. <br /> <br /> Non tu n'es pas dans l'échec parce-que tu as abandonné. Tu y as été contrainte et forcée par cette maladie. Tu es tombée dans l'anorexie, c'est un fait. <br /> <br /> Dire "si j'avais mangé j'aurais surement pu continuer" ... ne sert à rien. <br /> <br /> Ce qui est fait est fait et c'est une maladie qui s'empare de tout contrôle donc tu n'as à t'en vouloir de rien. <br /> <br /> Si tu dois t'en vouloir de quelque chose, c'est au moment présent, au jour d'aujourd'hui, de la laisser continuer à faire des ravages sur ton humeur, sur ton moral. Il y a un moment où il faut dire stop. Elle a reussi à voler ton année, mais elle reussira pas à te detruire.<br /> <br /> C'est difficile de faire semblant que tout va bien quand ce n'est pas le cas, d'ailleurs il ne faut pas faire semblant, mais avoir des pensées positives comme expliqué precedemment. Je crois en ta guérison aussi bien mentale que physique. <br /> <br /> Je sais que tu es capable de t'aimer, comme moi je t'aime (troww mignonnnn :p)
N
Je t'ai écrit, j'espère que tu as bien reçu
Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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