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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
14 février 2014

Éloigner la petite voix

J'ai le sentiment que cette petite voix qui me rend si malheureuse partira un jour. En ce moment je suis contente: parfois j'arrive à être plus forte que la petite voix. Mais bien sur, elle est toujours trop présente. Elle ressurgit plusieurs fois par jour, violemment, en me faisant culpabiliser. Pourtant, je ne fais rien de mal. J'essaie simplement de me battre pour m'en sortir. Pourquoi c'est si dur de vivre normalement? De manger quelque chose sans se sentir coupable? Pourquoi moi je ressens tout ça? 

Je ne connais pas la raison qui me pousse à me faire du mal, comme je le fais. Le pire est que je n'ai même pas l'impression que c'est moi qui me fait du mal. Pourtant si, c'est bien moi qui me forçais à ne quasiment rien avaler de la journée. Je me souviens de mes journées de cours en prépa. Je mangeais 2 biscuits lu petit déjeuner et 1 kiwi le matin. 4 biscuits lu petit déjeuner le midi avec 1 pomme. En rentrant des cours, dans le bus j'étais épuisée. Je sortais du bus pour rentrer chez moi, j'avais très froid, je me sentais très faible. Presque plus de force pour monter les marches qui mènent à la porte d'entrée. Une quantité de devoirs m'attendent: des cours à réviser, des DM à rédiger, des DS et des khôlles à préparer. Pour tenir le coup et pour pouvoir travailler, je me force à avaler péniblement une banane. Ainsi je travaille et tiens jusqu'au repas du soir: 1 tranche de jambon, 1 morceau de pain et 1 bout de formage, 1 pomme. 

Ce même régime pendant plusieurs mois. En travaillant beaucoup. Pendant plusieurs semaines je travaillais jusqu'à minuit/1H pour me lever à 6H. Je me prenais pour qui? Comment ai-je pu croire que j'allais tenir à ce rythme? Je ne le croyais même pas, je n'y pensais même pas. Je pense que je savais très bien que je fonçais droit dans le mur. J'ai tout gâché.

Pourtant, j'ai envie de réussir dans la vie, de construire des choses. De faire un métier qui me plaît, d'avoir une famille, des enfants. Mais mon comportement _que je ne qualifierais pas de volontaire, parce que ce n'est pas moi. C'est ce démon intérieur qui me force et me pousse à ne pas manger. Il voudrait que je meure. Pourtant, moi je ne veux pas_ fait que tout mes projets s'effondrent autour de moi. 

Qu'est ce que j'espèrais à m'affamer comme je le faisais? Parce que je souffrais de manger si peu et je souffre encore. Je n'arrive pas exactement à savoir ce que je cherchais en agissant de la sorte. En disparaissant chaque jour un peu plus. Pourquoi je ne peux pas vivre comme tout le monde? Depuis que je suis vraiment cataloguée "anorexique", j'ai de plus de plus de mal à réussir à être quelqu'un. Cette impression que si je ne suis pas maigre, si je suis normale, alors je ne suis plus rien. J'avais mes qualités, mes défauts, comme tout le monde. J'avais une personnalité. Maintenant je suis juste "anorexique". 

Je veux m'en sortir mais je sais trop bien que reprendre du poids est horrible. Je sais aussi qu'au delà de cette prise de poids, j'ai un sentiment affreux de solitude. Quitter l'anorexie, pour moi, c'est comme perdre un être cher, comme si j'étais en deuil d'une personne que j'aime. Et pourtant, cette maladie m'a fait et me fait tant de mal. Pourquoi est ce si difficile de s'en débarrasser? 

je n'aime pas être comme ça mais j'ai tout fait pour en arriver là. Plutôt c'est cette petite voix de malheur qui m'a mené jusqu'ici. 

 

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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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