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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
12 février 2014

Ma journée

je me sens très fatiguée alors que je n'ai pas fait énormément de choses aujourd'hui. J'ai du mal à m'endormir en ce moment: j'ai des "bouffées de stress" comme si j'allais à un exam super important, alors que non! tout va bien, je n'ai pas de raison d'être angoissée. Mais l'anorexie me fait peur. J'ai conscience que je suis dans un état de faiblesse. Je pense que mes angoisses, cette boule que j'ai presque en permanence dans la gorge est du aussi à ça. Mon corps me fait peur, je me sens fragile mais en même temps c'est très dur de faire en sorte de le faire redevenir un peu plus fort.

J'ai commencé à donné des cours de maths car j'ai besoin de faire quelque chose, je pense aussi que c'est important d'essayer de se fixer de petits objectifs (autre que par rapport à la maladie), pour tout de même être (même qu'un tout petit peu) dans le vrai.

Parce qu'au final, oui je fais des efforts et c'est plus que dur de se battre tous les jours contre soit même. Mais les gens normaux, eux aussi font des efforts. Sauf que pendant ce temps ils avancent dans leur vie: ils font des études, ils travaillent, ils tombent amoureux, ils passent des moments entre potes, il rient ... Moi je lutte pour pouvoir un jour refaire tout ça. Alors oui: je trouve que c'est injuste que j'ai à subir tout ça, avant de pouvoir (re)vivre. 

Je me sens décalée par rapport aux autres. Pas tant quand je suis chez moi avec ma famille, car j'y suis rassurée. En fait chez moi je suis angoissée mais en même temps en sécurité. J'ai mon petit univers, mes petites habitudes. Mais à l'extérieur: j'ai peur. Je déteste sortir seule (surtout quand il fait froid en soirée). Ce n'est pas parce que j'ai peur de faire un malaise ou d'avoir un problème de santé, parce que je ne me sens pas si faible que ça. Mais je sens bien que j'ai très froid, que les gens qui marchent dans la rue sont forts, eux. Moi je suis vulnérable, à cause de ce démon en moi. En fait je me sens anormale. Et c'est le cas: je sais que ma vie n'est pas normal, voilà le problème. Je suis bien là, mais en même temps je suis absente, dans mes pensées anorexiques, avec mon mal.

 

Aujourd'hui je m'étais juré de me bouger pour de bon. Et je pense que j'y aie réussi. Bon, je n'ai pas très bien dormi et je suis aussi très stressée en me levant. Je me réveille et j'ai déjà envie de vomir... Mais je l'avais décidé: aujourd'hui sera une journée ou je vais vraiment agir pour guérir. 

Je descends à la cuisine, je chauffe mon eau pour le thé. Une envie d'une orange: elles sont énormes, alors 1/2 suffira car ça "ballonne" tout de même! Puis du far breton (confectionné par moi haha): j'en ai pris un bon morceau. Plus faim! Dans la matinée j'ai fait un peu de sport, ça m'aide à me détendre un peu et à m'éloigner de mes angoisses, de mes pensées. Puis complément alimentaire en entier! Ces trucs ont tendance à me couper un peu l'appétit, donc à midi: 

1 oeufs + huile de noix, 1 morceau pain, 1 kiri, 1 pomme (ok pas terrible)!

Mais un peu plus tard (16H): ma soeur qui travaillait ses cours a fait une pause, comme à son habitude elle se prend un petit truc à grignoter. "tu ne prends pas ton complément?" me dit-elle. Après réflexion, non je n'avais pas envie de boire mon complément, pourquoi ne pas essayer de prendre un petit goûter comme ma soeurette? Un peu marre des compléments tout de même... Je dois dire que ça fait très longtemps que je ne mangeais plus rien entre les repas. Maintenant je me dis que tout ce qui est bon à prendre j'en ai besoin. Quand je me sens capable de manger, en général j'essaie de me raisonner et de manger. Parfois la petite voix est plus forte, parfois c'est moi qui gagne. Puis la culpabilité me gagne. Et c'est horrible. Mais ce soir, restons positif. 

Donc goûter: 1 morceau pain + beurre, 2 petits lu pépites choco, 1 tisane. 

Franchement j'ai très peu culpabilisé, même si j'y ai repensé dans l'après-midi. J'ai toujours ce sentiment que c'est trop, mais j'en ai marre. Je me suis vue dans le miroir avant de partir de chez moi pour donner mon cours de maths. J'ai l'impression que même si je veux guérir, mon corps ne veut pas. Hier je suis allée un peu faire les boutiques: rien de me va: 32 trop grand!!! et planche à pain en plus de ça. Ras-le-bol mais vraiment. Je ne veux pas être cette fille là mais l'anorexie me tient bien pourtant. Je ne comprends plus. J'essaie de ne pas trop réfléchir et je me dis que maintenant je n'ai plus rien à perdre. 

Ce soir ça a été un peu plus difficile de manger. Mon père était coincé dans les bouchons et il n'a pas passé une très bonne journée: il était énervé. Ma soeur et moi on l'appelle pour aller à table. Ambiance tendue (c'est très rare chez moi, mon père est toujours cool). Moi je suis en pleine période d'efforts et de motivation pour mieux manger, mon père fait la tête et finit par dire "je n'ai pas faim" (il sort de table): avant ça aurait été l'excuse idéale pour refuser de manger. Là ça n'aurait même pas été une excuse: j'avais réellement l'appétit plus que coupé parce que ça m'a contrarié. Ma soeur a pleuré (c'est très rare aussi). La pauvre, entre ses cours, moi, mon père qui faisait la gueule... Elle a un super bon tempérament, toujours présente, toujours à l'écoute, mais il y a un moment, ça va quoi! Je sais même pas comment elle fait pour rester aussi zen. On est resté là, à table, toutes les 2. On avait plus très faim, c'est clair. Mais j'ai réfléchis et j'ai décidé que l'anorexie ne gagnerait pas ce soir. Cette c******e profite toujours de mes moments de faiblesse pour me tirer vers le bas, pour encore plus m'affaiblir. Je dis NON: 

Des pommes dauphines (elles étaient super bonnes!), un peu de carpaccio avec sauce basilic (miam aussi), 1 fromage frai à la fraise. 

Je ne trouve pas ça hyper top comme journée, j'aurais peut être pu faire plus, mais je pense que j'ai fait ce que j'ai pu. Ah et en fait, mon père a fini par revenir et a mangé un peu avec nous, le pauvre, il est lui aussi crevé car il travaille beaucoup (trop). 

Demain sera un autre jour, j'ai RDV avec ma psy, ça va me faire du bien. Et je compte bien continuer sur ma lancée, je ne me démotive pas et j'en suis très contente. 

 

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Commentaires
G
Oui je sais bien que pour m'en sortir je vais devoir redoubler, tripler mes efforts. Ce matin, petite baisse de moral, y en a marre de vivre comme ça!! Je ne me décourage pas, les prochains repas seront mieux. Je me suis tellement habituée à manger peu que normal pour moi est digne d'un régime!! :o <br /> <br /> aller, motivée! (c'est dur!!) <br /> <br /> Etre déprimée comme je le suis ce matin me fait bien comprendre que je ne peux pas continuer à vivre avec cette maladie. <br /> <br /> Donc quitte à être mal, à se détester, autant faire en sorte que les choses changent. Donc je dois changer. <br /> <br /> Merci pour ton soutien, j'espère que tu arrives à te hisser au dessus de la maladie!! courage à toi aussi
N
Allez demain on se reprend, bravo pour le gouter mais tu manges vraiment peu...meme en augmentant je pense que tu stabiliseras vite. Courage!
Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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