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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
10 mars 2014

je n'en peux plus

Je me réveille ce matin. Mal à la tête (comme toujours en ce moment), je n'ai pas très bien dormi. C'était mon jour de pesée aujourd'hui, et verdict: + 300g... je devrais m'en réjouir mais ce n'est pas du tout le cas. Retour à ce dégoût de moi, de mon corps. Je ne supporte plus de prendre du poids. J'ai envie de tout envoyer balader et de reperdre ce poids qui me fait tant souffrir. 

J'ai tant de violence en moi. Je me hais au point de vouloir en mourir. Ce matin j'ai dit à mon père "de toute façon ce que je fais c'est pour vous, parce que j'en ai rien à foutre de ma vie." Le plus triste, c'est que je le pense vraiment. Même si je sais que j'aurais de belles choses à vivre et à construire, je souffre tellement que j'en ai rien à foutre. Noelaa, je préférerai moi aussi que ça s'arrête.

Je ressens ce que j'ai ressenti quand j'ai voulu guérir la première fois. Quand je mange quelque chose c'est comme "un crime", c'est quelque chose de mal. Moi je n'ai pas le droit. Puis en plus, je me dis que ça va me faire grossir, et ça, je ne veux pas. Pourtant je veux m'en sortir, et la prise de poids est obligée. Mais est ce que me forcer maintenant, alors que ça me donne, chaque jour, un peu plus envie d'en finir, est une bonne solution?

Les jours passent et mon corps se reconstruit  peu à peu, mais la maladie se débat avec tant de force, qu'elle me détruit littéralement de l'intérieur. 

Il y a une véritable cassure en moi, je n'arrive pas à y remédier. Je persiste dans mon état de tristesse intense. Je ne pense qu'à la maladie, elle me bouffe mes journées et me pompe toute mon énergie. Elle m'empêche de m'endormir, me réveille la nuit, se réveille avec moi quand je reprends mes esprits le matin. Elle ne me quitte jamais cette sa***e".

Le plus dur, c'est que je ne vois pas le bout de tout ça. Je suis dans ma chambre avec le même mal qu'il y a deux ans. A cette époque j'espérais que ça passerait et, qu'une fois terminé, je n'aurais plus jamais à endurer cette souffrance. Et me revoilà, aujourd'hui, à revivre ce cauchemar. Je vois mon balcon et je m'imagine capable de sauter par dessus, rien que pour ne pas avoir à vivre ce que je vis. C'est trop dur. Je ne ferais rien parce que ce serait gâcher ma vie et celle de ma famille. Au fond, je sais que je vaux la peine de guérir et que j'y ai le droit. Pourtant, la maladie me fait me sentir nulle, dégueulasse, elle me dit que je suis une personne horrible, une mauvaise personne. Alors, elle veut me tuer. 

Je sais que je suis "une gentille", avant je riais, je venais en aide aux autres, j'aimais la vie. Maintenant, je "passe" souvent pour "une méchante". Je suis blessante dans mes paroles. Et pire, j'en veux à ma famille. Je l'ai déjà dit, mais je l'ai d'autant plus ressenti ces derniers jours: je leur en veux de réussir à vivre, de pouvoir rire, d'avoir des projets futurs. Je n'ai rien de tout ça, je suis seule avec ma souffrance, seule avec mes pensées. Je suis en boucle toute la journée. Mon cerveau ne pense que "poids", "anorexie, "bouffe". Que des idées négatives par rapport à moi même et par rapport à ma vie. Quand est ce que tout ça cessera? 

Hier, nous sommes allés faire un jogging, mon père, ma soeur et moi. J'avais mes bouffées de stress depuis mon réveil, je n'étais (comme toujours) pas dans un bon jour. Je courais mais j'étais énervée contre mon corps, contre ce corps qui a un petit peu grossi. Je ne m'aime pas, et j'ai l'impression que je ne réussirai jamais à m'aimer. Je me demande à quoi ça sert de continuer mes efforts. De toute façon je finis toujours par regretter, par avoir envie de remonter le temps pour ne pas avoir mangé telle ou telle chose. 

Ne pas s'aimer, c'est ne pas aimer les autres. Pourtant je les aime. Mais pendant ce jogging, je ne voulais même pas courir à leur côté, je voulais de l'air, être seule. Je ne veux pas qu'on me touche, je ne veux pas qu'on me parle. Je veux qu'on me laisse. Ma souffrance est trop grande. Je n'arrive plus à gérer. J'en ai marre de ne plus savoir vivre normalement, je ne sais même plus ce que c'est. Je me demande vraiment si c'est possible de vivre loin de ces pensées, loin de se corps que je me suis créée.

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Commentaires
C
C'est vraiment trop triste tout ce que tu dis là :(
Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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