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Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
16 février 2014

Écrits avant de créer ce blog

Aujourd'hui j'ai eu envie de relire ce que j'avais écrit depuis les vacances de Noel. C'est une preuve de mon avancée vers la guérison. Je vais déjà beaucoup mieux qu'à cette époque (même si ce n'est pas si loin que ça). Je n'y ai pas tout mis, car beaucoup de choses n'ont pas grand intérêt. 

21/12/13

Ça y est, les vacances sont arrivées, c'est bientôt Noël. Je devrais me réjouir, mais à moi, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je m'en fiche totalement, et, de toute façon rien ne me fait plaisir.

Rien n'a de l'intérêt à mes yeux, rien ne m'atteint. Ou presque rien. Parce qu'en effet, les paroles des personnes que j'aime, ainsi que leurs conseils comptent pour moi. Même si souvent ça m'énerve d'entendre ce qu'ils ont à me dire. Je ne me suis jamais sentie aussi triste et aussi déprimée dans ma vie. C'est horrible et je souffre énormément, j'ai l'impression que je ne m'en sortirai jamais. Pourtant, j'ai toujours été volontaire et courageuse. Je regardais devant et j'avais des motivations dans ma vie. Maintenant je n'ai plus rien. Seul importe ce que rentre ou non dans ma bouche. Et lorsque j'avale quelque chose que je n'aurais pas du, j'éprouve une sensation de culpabilité énorme, comme si j'avais commis un crime. Comme si je n'avais pas le droit de tout simplement manger. Pire, il y a cette sensation de dégoût, je me sens très mal selon ce que j'ai mangé.

Nous voilà le 24 décembre, la veille de Noël.

Bon rien ne va plus, j'ai vraiment peur de ne pas m'en sortir. Je me suis pesée ce matin: 37 kilos, à 18ans! Je me demande comment j'en suis arrivée là, j'ai vraiment rechuté comme une m***e cet été, alors que j'étais consciente du danger... je comprends pas pourquoi je joue avec ma vie de cette façon et le pire c'est que j'ai vraiment envie de me sortir de là et de vivre comme tout le monde. Quand je vois ma sœur qui profite à fond de ses vacances (chocolats compris haha), ça me fait d'autant plus comprendre à quel point je me pourrie l'existence. Mais cette maladie est vraiment une saloperie, j'en ai presque peur. J'ai peur quand je monte sur la balance et quand je me regarde dans la glace. Autant je trouve le haut de mon corps maigre, mais mes jambes, elles je leur trouve de la graisse – non ce n'est pas une blague-

Cette nuit a été horrible, je n'ai quasiment pas fermé l'œil. J'ai pleuré parce que je n'en peux plus, je suis à bout tant physiquement que psychologiquement. Je sais que je peux m'en sortir mais je suis quand même arrivée à un stade où cette pourriture est vraiment forte... Elle me bloque. J'aimerais manger plus pour au moins réussir à stabiliser mon poids et reprendre des forces. Je pense que déjà il faut que je dorme bien. Parce que là ce n'est plus possible. Parfois j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle... ça aussi ça m'angoisse énormément. Je vais quand même pas devenir un zombie anorexique. Quelle horreur!!

Je vais me secouer, essayer d'avancer, mais c'est dur. Je me sens tellement faible. Je voulais faire des maths, j'espère que je vais avoir le courage de m'y mettre! Il faut que j'affronte la vie. Mais la prépa me fait aussi peur que mon corps. J'y ai pris mes habitudes, ne pas aller à la cantine, aller en cours en ayant quasiment rien mangé. Surtout ne pas oublier mon grand café le matin pour tenir le choc. C'est sur qu'avec mes biscuits ridicules le matin et le froid qu'il fait dehors j'ai peu de résistance... Et moi, comme une idiote c'est dans cet état que j'ai l'impression de vivre et de me sentir capable. Pourquoi je ne peux pas assumer mon corps, être tout simplement moi?? Je l'étais il y a 2, 3 ans et je me sentais globalement heureusement! Je sais que je peux l'être encore, mais comment? Je suis triste presque en permanence, ma boule dans la gorge est un réel obstacle à ma bonne volonté. Cette c***e me dissuade de manger, déjà que moralement c'est dur, que je sais que je vais culpabiliser de manger un peu... physiquement elle fait tout pour que je n'avale rien. Mais ça n'arrivera pas, chaque jour j'essaie de manger, même avec la boule. Ça me gêne, j'ai envie de vomir et je suis hyper tendue. Je ne comprends pas, je sais pas comment me voient les autres mais vraiment des fois je ne me trouve pas maigre alors que je sais pertinemment que mon poids est insuffisant. Comment c'est possible de ne pas réellement se voir?!

Enfin bref, voilà où j'en suis, je me force tant bien que mal, mais pour le moment je maigris encore et ça m'effraie. Je ne l'ai pas dit à papa qui s'inquiète déjà assez... il faut que je tienne bon. En plus ils sont tous avec moi, même si papa ne peux pas ressentir ce que je ressens je sais qu'il est aujourd'hui conscient d'à quel point je souffre. Heureusement qu'il est là pour me faire dédramatiser et garder les pieds sur terre. C'est vrai après tout qu'est ce qui va mal? Moi je suis mal mais je vais me soigner, et sinon tout le monde va bien. C'est juste MOI le problème, je suis prisonnière de mon mal être. MAIS JE L'E*****E et je vais m'en sortir grâce à mon papa, à ma sœur et à tous les autres.  

19.01.2014

Les remarques des autres et leur regard je ne supporte pas... pourtant ils m'aiment mais ça me bloque plus qu'autre chose. Sauf avec ma sœur. C'est comme si j'étais seule, si il n'y a qu'elle. Elle me rassure même et me motive pour remanger. Tous les autres c'est comme s'ils me voulaient du mal. Leur regard sur moi je le prends comme une agression. Je voudrais me cacher. Cacher ce que je mange pour pas qu'ils le voient car j'ai honte. C'est ridicule car eux, ils mangent. Ils s'en foutent. Moi quand je mange un bout de gâteau c'est pas normal. L'amoureuse de mon papa me l'a d'ailleurs bien fait remarqué... (elle ne se doute surement pas que ses paroles m'ont blessé et étaient dures à supporter). J'ai un vrai problème.

Alors hier soir il y avait son frère. Les parents avaient cuisiné des pâtes mais je n'ai pas pu en manger, je me sentais pas. J'ai mangé ma soupe de potiron, une tranche de pain avec un kiri. Et... une part NORMALE de gâteau.

Alors il faut que je vous raconte: quand on m'a servi j'ai dit que c'était trop gros, mais comme c'était pré-coupé je me suis rassurée en disant qu'après tout ce n'était qu'une portion (donc j'étais décidée à le manger EN ENTIER). Arrivée à la moitié de la part, l'amie de mon père regarde dans mon assiette et me dis: «ah bah dis donc tu en as mangé beaucoup du gâteau! Regarde, j'ai pas fait mieux que toi!». Cette remarque que je sais n'est pas du tout méchante _et Elle pensait surement me rassurer_ a provoqué un grand malaise en moi... Tout de suite les pensées négatives surgissent (enfin elles ne me quittent jamais vraiment...): je lâche ma fourchette pour boire un peu d'eau en pensant que je n'ai pas «le droit» de manger ma part de gâteau en entière, alors que j'aimais bien (même si c'est vrai que ça m'écœurait un peu à la fois). Combat intérieur, je me raisonne: après tout justement elle pensait que je l'aurais pas fini: je finis mon assiette doucement (avec culpabilité). Je me dis qu'IL FAUT que je mange de toute façon. Je dois essayer de ne pas tenir compte des remarques des gens mais c'est super dur. C'est un obstacle, je le sais. Mais comment faire? Manger seule en décalée? Aller à l'hôpital (ma sœur pense que ça pourrait m'aider). C'est vrai qu'à la maison je me bloque à cause de mon entourage, même s'ils m'aiment, ils me stressent. Si j'étais seule je me sentirais moi oppressée, moins bloquée. Je culpabiliserai peut être moins. Car là, quand je mange pas ils sont tristes, mais c'est normal, donc je continue à m'effacer petit à petit sous leur yeux... Et si je mange un peu plus que d'habitude c'est formidable «t'as tout mangé!» (avec surprise). MAIS TAISEZ VOUS QUOI. C'est si difficile à comprendre??? je veux aucune réflexion. Je ne veux pas qu'on me regarde, je veux pas qu'on me dise c'est bien ou c'est mal. Je veux qu'on me laisse. Je suis en conflit permanent avec moi même toute la journée. Je suis fatiguée. Je suis à l'écart de la vraie vie et ça me fait mal au cœur.

Aujourd'hui je ne sais même plus si j'ai envie de m'en sortir. Je voudrais disparaître. Ça serait plus simple. Parce que aujourd'hui j'ai tout à construire, et je DOIS me reconstruire. Je sais qu'il y a tellement de belles choses à vivre mais le jour où je serais heureuse et bien dans mon corps est encore loin... ça me désespère. Je me sens nulle. Comme un boulet pour les autres. Un poids (malgré mes 37 kilos toute mouillée). Je me fais pitié. BORDEL je vivais, j'avais une vie, une personnalité. Et maintenant je ne suis qu'une conne anorexique. J'ai du arrêter mes études, un mec ne voudra surement pas d'un squelette et je suis bonne qu'à me morfondre dans ma chambre... à essayer de ne pas lâcher. Pourtant avec cet entourage qui ne sait pas comment réagir j'ai d'autant plus mal, je voudrais disparaître de ce monde. Me laisser mourir. Pas avoir à guérir. Parce que grossir me tétanise. Je ne sais plus vivre normalement et je sais que guérir va être très dure. Je me suis relevée une fois (en terminale), mais j'allais en cours, j'avais les maths, de bonnes notes, j'étais valorisée. Aujourd'hui je n'ai rien. Puis j'étais restée dans un mauvais état même pas une semaine et moins maigre qu'aujourd'hui. Je m'étais dit plus jamais, que je ne serais plus jamais anorexique, que je ne pourrais plus. J'avais globalement retrouvé goût à manger mais je ne me suis jamais acceptée en tant que FEMME. Depuis que je suis censée grandir, prendre des formes, je ne les aime pas. Je veux les gommer, les effacer, m'effacer. Pourquoi cette envie de mourir?? je pensais être une battante.

Petite, je me sentais forte, déterminée et je savais où j'allais. J'étais heureuse, j'étais gentille, j'étais la petite fille qui est aujourd'hui enfouit au plus profond de moi mais que la maladie écrase. Pourtant je veux retrouver cet état d'esprit, cette gentillesse, cette bonté d'âme. Je pensais toujours du bien pour les autres. Je croyais aux anges, je faisais des prières tous les soirs pour les gens que j'aime. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Tant de changements que je regrette. Je suis encore à me demander comment j'en suis arrivée là. Le pire c'est que c'est de ma faute (au départ).

 

23.01.2014

Papa est rentré très fatigué et l'air préoccupé. J'ai l'impression qu'on m'en veut beaucoup en ce moment. Pourtant je trouve vraiment que j'essaie de remonter la pente, on dirait que je suis la seule à le voir... je vois bien que j'ai gavé les gens, ils ont en marre. Ma sœur est énervée contre moi. Ça me rend triste. Triste parce que déjà en mangeant plus j'ai l'impression de perdre quelque chose, c'est très dur pour moi, et triste parce que leurs paroles ne font que me rappeler que je suis malade. Je veux m'en sortir et je me sens enfoncée par les personnes que j'aime le plus au monde. Ils veulent m'aider et sont soucieux mais ce qu'ils me disent me blesse... et je me force quand même à manger, à tenir le choc. Parfois après une discussion avec mon père ou ma sœur, l'anorexie reprend le dessus et alors je me dis «à quoi bon?». Si je m'en sors c'est pour les autres parce que j'en ai rien à foutre de ma vie. qui n'en est plus une. Alors le fait qu'ils ne croient plus en moi et qu'ils pensent que je ne cherchent pas à m'en sortir m'enfoncent. Je ne perds plus de poids, je vais peux être en prendre si je continue mes efforts mais mentalement j'ai encore plus envie de crever. Je suis très entourée et en même temps très seule. Pourquoi j'ai cette vie de merde aujourd'hui!!? je rage de l'intérieur, j'en veux à la terre entière. Je m'en veux énormément et j'en veux à ce démon qui est en moi. Je suis une personne que je ne voudrais pas être. Je suis tout sauf moi même.

Je ne veux pas de sonde, je veux assumer, manger des vrais aliments et revivre!!!

 

26.01.2014

 

je suis qu'une obsédée avec ce foutu poids et cette nourriture. Cette nuit j'ai rêvé que je mangeais qqch qui me faisait grossir... c'est pathétique. Je me suis réveillé vers 4H et j'ai dormi à moitié jusqu'à 7H.

[...]

J'étais d'humeur normal même si c'était pas le top et papa est venu me dire que j'étais trop maigre : «tu as mangé un peu ce matin?» alors que je suis hyper mal à cause de mon petit déjeuner... déjà que l'idée de grossir me hante et est horrible à accepter pour moi, le fait que mon père me dise ça, m'a bien rappelé que je n'étais pas normale et je sais pas comment je vais m'en sortir. Quand il m'a dit ça j'avais qu'une envie c'était de remonter le temps pour ne pas avoir mangé ce que j'ai mangé ce matin. Et ne plus manger. Jamais. Me laisser crever parce que je déteste ce que je suis. Je ne peux pas grossir je veux mourir. 

Y en a marre. Pourquoi j'ai cette pourriture en moi? j'en veux à la terre entière d'être aussi mal, j'ai l'impression que jamais je ne m'en sortirai...

ça m'a calmé d'écrire un peu. Ma boule repart petit à petit. Je sais que ce n'était pas son intention mais papa m'a blessé en me disant ça. Mais je sais que je leur fais énormément de mal. Je m'en veux.

 

30.01.2014

j'ai passé une nuit blanche... pas fermé l'œil et j'étais angoissée toute la nuit... je pensais à cette bouffe qui me fait envie mais me répugne en même temps. J'ai changé mes menus habituels hier et les nouveaux me dégoûtent déjà.[...]

 

31.01.14

J'ai assez bien dormi, je me suis réveillée une fois mais vite rendormie!

Je me suis pesée, 36.7 sur ma balance... je mange plus et je fais des efforts... ça me dégoûte de manger en plus mais je le fais quand même et je perds 300g!! Mon corps ne réagit vraiment pas comme JE voudrais, le démon lui est satisfait par contre, il se dit chouette elle restera malade. C******e de maladie. [...]

 

02.02.2014

L'anorexie me pourrit la vie et à chaque fois que la vraie "moi" a envie de qqch cette débile de petite voix dit: non toi tu ne manges pas, ça va te faire grossir. Alors pour ne pas souffrir et culpabiliser comme une malade après je me restreint toujours et ma boule revient de plus belle quand je suis contrariée et fatiguée. Je suis fatiguée de tout ça. En ce moment je mange vraiment plus, d'ailleurs je suis contente de ma journée, j'ai fait des efforts mais je culpabilise quand même et la voix ne part jamais, je ne sais pas comment supporter ça... En écrivant j'ai ma boule dans la gorge.

[...] 

je crève la dalle depuis des mois, je me refuse toute nourriture et je laisse mon corps en mode famine depuis cet été. Je sais pas pourquoi je m'inflige ça, pourquoi je suis à ce point malade aujourd'hui. Et je sais pas ce qu'il se passe dans ma tête pour que je fasse vivre ça à mon corps. J'ai mal aux fesses quand je suis assise, pour dormir pareil, je dois changer de côté souvent parce que je suis sur l'os de ma fesse, je n'ai plus de fesses. Quand je suis allongée sur le côté, les genoux repliés je sens les os de mes deux genoux qui se gênent alors je décale un peu une jambe par rapport à l'autre. Je me lève le matin et tous mes os craquent, un squelette ambulant (comme dirait ma grand mère). Et le pire c'est qu'elle a raison. Habillé je passe plutôt bien mais en réalité tous mes os sortent, je n'ai plus de seins, j'ai des os … je me trouve laide mais en même temps assez pure parce que ça me rassure de ne pas avoir trop de gras. Oui moi comme ça je me sens bien, alors que tout le monde me trouve trop maigre. Grossir pour moi c'est mal, je me sens sale avec "de la peau qui m'entoure bien", quand je suis plus grosse je veux maigrir, comme pour me purifier. Je me dégoûte quand je suis à un poids "plus normal".

 

03.02.2014

Une nouvelle semaine qui s'annonce. Le temps passe mais mon mal perdure, même si ça s'améliore! Ce matin 36.9 soit + 200g! J'ai vraiment bien mangé hier, les efforts payent. Mais bon je n'ai toujours rien repris depuis mon RDV chez le spécialiste... J'ai RDV lundi prochain, donc ça me laisse encore la semaine entière.

Ca ne me conviendrait pas d'avoir la sonde, je trouve ça horrible de grossir alors me faire grossir sans que j'apprécie manger des choses que j'aime je n'arrive pas à le concevoir. D'un côté je me fais du mal depuis des années à me priver mais de l'autre quitte à grossir je préfère manger par moi même, et ce même avec une boule d'angoisse (que j'ai encore ce matin) dans la gorge. Oui cette boule est du à la maladie, elle ne veut pas que je mange et que je me fasse plaisir. C'est comme si moi je n'y avais pas le droit. Moi je dois souffrir. C'est ce qu'elle me dit. Elle m'empêche de tout. Je suis prisonnière d'elle, c'est une vraie torture mentale sérieux. Je ne suis pas comme ça!!! j'étais joyeuse, j'ai toujours été déterminée et là je me laisse emmerder par une voix intérieure qui n'est que dans ma tête mais qui est très très forte, si ce n'est plus que moi. Elle m'envahit, elle monopolise mes pensées. Tant de pensées que je pourrais utiliser pour moi, pour faire plaisir aux autres, pour être moi et profiter de la vie. Je veux m'en sortir, mais la maladie est dure à combattre et je suis fatiguée de tout ça. 

Ce matin j'ai mangé mon petit kiwi, 1 paquet de 2 biscuits fourrés au lait (assez bon) et un verre de lait. Je prendrais mon complément alimentaire ce matin je pense. Je verrais ce qui me convient le mieux. L'idéal serait que je prenne les deux mais bon... là encore je dois boire 300kcal, pourquoi ne m'a t-il pas conseillé de me forcer à prendre un goûter? Je sais que pour une anorexique c'est pas commun mais il me croit plus faible que la maladie et ça m'énerve. Si on veut on peut et malade ou pas. Enfin je pense, si je décide de manger je serais très mal et la culpabilité sera énorme parce que la voix dans ma tête ne me laisse pas tranquille, mais je suis pas handicapée, je peux manger. Seulement voilà, l'humain n'aime pas souffrir (à moins d'être mazo) donc oui souvent je préfère céder à la maladie pour ne pas ressentir toute cette culpabilité après coup qui me ronge. Parce que oui après un repas ou après avoir mangé qqch que je juge trop pour moi, je suis en boucle pendant au moins 2H, enfin même parfois ça occupe mes pensées jusqu'au lendemain... Parce que après je dors et je me dis que demain sera un autre jour et c'est comme si je repartais à zéro. [...]

Je dois me bouger, ce n'est pas une vie d'anorexique que j'aurais, je veux vivre, je suis capable même si le chemin va être très dur. Des fois j'ai l'impression que je ne mérite pas de vivre, je me dis à quoi bon me battre, ce que tu fais depuis la 5ème c'est pour disparaître, mais tu ne fais que rester là à faire du mal à tout le monde. Papa ne supporte pas me voir en petite tenue quand je fais ma gym, il n'aime pas mon corps amaigri, il sait que je souffre et ça le révolte de me voir me laisser bouffer par une saleté pareil. Je déteste faire souffrir les gens, mais l'anorexie elle s'en contre fou, elle fait c***r tout le monde. Il suffit qu'on me dise « c'est bien tu manges », ou « mange un peu plus », pour que cette idiote me répète en boucle: « arrêtes de manger, on dirait une grosse, t'as pas le droit, c'est trop pour toi ». Elle met de la distance entre moi et les personnes que j'aime le plus au monde. Saloperie.

 

04.02.2014

[...] au moment où j'ai vu l'escalope dans mon assiette j'ai été super mal et j'avais envie de balancer mon assiette contre le mur et de me casser de la cuisine. Finalement je suis sortie me réfugier dans la chambre de papa pour pleurer un bon coup, je me suis raisonnée en me disant qu'il faut absolument que je la mange cette foutue viande!! et je suis revenue bien décider. J'ai même pris 1 cc mayo avec! (victoire!)

 

06.02.2014

il fait super beau, ça fait plaisir!!

ce matin: 1 kiwi, 3 petits beurres, ¼ baguettes+beurre. J'ai mangé avec appétit. Mais on dirait un peu que j'ai peur que la nourriture va s'envoler, alors que bon on va pas me l'enlever!! Je me privais tellement que maintenant je mange assez vite mes repas par peur de manquer je pense, ou parce que cette boule dans ma gorge revient toujours. J'ai des réactions bizarres quand même. Autant dans mes périodes où je voulais toujours maigrir, je mangeais assez doucement etc et dès que je me décide à guérir j'ai toujours envie d'avoir une assiette comme les autres _voir plus grosse (1er chose), alors que je sais que je pourrais jamais tout manger. Et j'ai vraiment cette peur de ne pas pouvoir manger. Comme si c'était un instinct de survis ^^ je trouve la situation limite risible. Je suis de bonne humeur aujourd'hui.

 

09.02.2014

toujours mes 300g en +. Je suis trop mal d'avoir pris ça, même si je sais que je devrais au contraire en être contente. Si déjà j'ai envie de tout lâcher pour 300 malheureux g... je suis pas sortir d'affaire! Il faut que je reprenne min 10-11kilos... et je suis à 15-16 kilos de mon poids normal... ça paraît énorme. Comment je vais accepter? Déjà que je me sens à moitié grosse avec mes 37kilos et des poussières... fouu j'ai l'impression que c'est super dur. Que je ne m'aimerais jamais.

Il y a quelque chose qui me motive beaucoup: faire mon carré plongeant et pour ça je veux être un peu plus en chair, mes cheveux sont devenus tout moches et des cheveux courts sur une maigre je trouve que ça enlève le dernier charme qu'il pourrait me rester...[...]

J'y crois pas quoi, ce matin ma grand mère me qualifie de « sac d'os » à papa et ce soir: « ah bah tu auras bien mangé aujourd'hui! ». Je ne supporte pas les réflexions, c'est si difficile que ça à comprendre??? je veux qu'on me laisse!!!!!! 

ma boule est toujours là, avant, après et pendant les repas. Moi je me force, j'essaie de ne pas tenir compte de toutes ces pensées négatives qui ne veulent pas que je guérisse, je mange malgré ma boule, j'essaie de faire comme tout le monde mais à quel prix? Ça me demande tellement d'efforts, je me déteste. Et ce que ma grand mère trouve à me dire c'est que Bravo ma petite fille tu manges. C'est tout ce qui importe:

je mange mieux un jour elle est contente et dort sur ces 2 oreilles, si je mange moins elle téléphone à ma tante pour me qualifier de squelette ambulant. Je suis triste de dire ça mais j'ai beaucoup de mal à ne pas lui en vouloir. D'abord parce qu'elle scrute mon assiette du coin de l’œil pour voir si l'ANOREXIQUE mange, et ensuite, elle dit à toute la famille que je suis un squelette ou un sac d'os. J'ai vraiment besoin d'espace, qu'on me laisse tranquille. Ma grand mère je l'aime vraiment beaucoup et elle compte énormément pour moi, depuis que je suis toute petite. Mais la maladie me rend insupportable.

Je sais bien que c'est MOI qui suis malade. Ma grand mère ne pensait pas à mal en me faisant cette remarque. Puis tous les grands parents sont heureux lorsque leurs petits enfants mangent bien!

Le problème c'est que JE ME HAIS et ces réflexions ne me facilitent pas la tâche. Je ne veux juste pas qu'on me parle de choses en rapport avec la maladie. Parce que la petite voix est déjà trop présente. Elle me torture sans cesse. 

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Commentaires
G
merci mille fois! toujours les bons mots pour remonter le moral le coq!!
C
Certaines personnes souffrent tellement qu'elles ne voient pas d'issues possibles face à leur souffrance, elles ont l'impression d'être condamnées à jamais, d'être perdues, d'être seules à se battre. Heureusement, les gens sont là pour leur faire voir que tout n'est pas si noir et que la vie vaut la peine d'être vécue. Tes proches n'ont aucune idée de ta souffrance, de la difficulté de ce que tu traverses mais sont là près de toi pour te faire aimer la vie, pour te faire t'aimer toi même par l'amour qu'ils t'apportent et ça c'est bien plus important que toutes les voix du monde qui peuvent t'incites à manger ou pas. Ce n'est pas ces voix qu'il faut écouter mais tes proches, ta famille, tes amis qui eux voient une issue pour toi. Tout le monde a le droit d'être heureux. Même toi, oui toi qui pense que tu dois faire ca pour etre belle, pour te sentir bien dans ta peau. Ce n'est pas ta beauté, ton apparence qui fait qui tu es mais ce que tu es à l'interieur, l'ensemble de tes défauts et qualités, la personne que tu es. <br /> <br /> C'est ça la vraie beauté. La où il y a une volonté, il y a un chemin et je trouve ça vraiment magnifique le grand pas que tu as reussi à faire de décembre jusqu'à maintenant. Comme le nom de mon album facebook "heaven's got a plan for you" (=le ciel a un plan pour toi) Souris à la vie et la vie te sourrira mon bébé, le ciel attend que tu fasses d'abord toi un effort avant de tapporter main forte et c'est ce que tu as récemment fait, tu ne t'en portes que mieux je trouve. Alors ne l'oublie jamais "heaven's got a plan for you" tu n'es pas seule mon chat!!!! <3
Ma lutte quotidienne contre l'anorexie
  • Cela fait plusieurs mois que j'écris ce que je ressens par rapport à la maladie, qui me tourne autour depuis l'âge de 12 ans. J'ai l'impression que ça me libère un peu. J'ai longtemps pensé à faire un blog et finalement je me lance avec l'espoir d'aider.
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